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qu'elle ne soit pas discutée par des gens qui la connaissent, lors même qu'ils n'avancent guère d'autre explication que la vertu assassine du stalinisme.
Sans doute n'y a-t-il pas d'autre explication !
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merci de me donner d'emblée autant raison. On obtient enfin en 1992, après 52 ans de brouillard, de mensonges et de calomnies contre les nazis suivant la recette "on ne prête qu'aux riches", on obtient dis-je grâce aux haines entre bureaucrates ex-soviétiques le texte de l'ordre avec sa date et, 16 ans plus tard, subsiste comme une interdiction de fait de réfléchir sur les motivations de l'ordre dans le contexte de la date ! Il faut à toute force que la perspective de la paix soviéto-finlandaise, ni aucune donnée de politique internationale, n'ait le moindre rapport avec cet ordre et que, comme la respiration d'un bébé-bulle, il n'ait que des causes internes au système stalinien, meurtrier, forcément meurtrier !!
Voyons tout de même le reste :
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Admettons que le 5 mars 1940 Staline acquiert la conviction que les Finlandais vont déposer les armes et signer, le 12, à ses conditions !
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Monsieur est trop bon... et le point d'exclamation est là pour le rappeler. En fait, c'est la confirmation du refus d'examiner le contexte...
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Pour en revenir à la question initiale, quelles raisons ont poussé Staline (en fait sur proposition de Béria) à assassiner les officiers polonais et ce, par rapport aux prévisions d'un traité de paix avec la Finlande ?
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doublé du refus de lire qui on conteste : l'explication a été donnée, il s'agirait de la discuter.
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D'autre part, aller chercher un ordre de déportation des familles daté du 2, cela pourrait être probant si on établissait qu'il s'agit bien des mêmes familles.
Il s'agissait bien des familles d'officiers polonais, officiers dont l'exécution fut décidée 3 jours plus tard.
Extrait de la résolution du Politburo du 3 mars, résolution signée par Staline :
Approuver les propositions suivantes des camarades Beria et Khrouchtchev :
1. (...)
2. Charger le NKVD d'URSS:
a) d'effectuer la déportation dans la région soviétique du Kazakhstan pour une période de 10 ans de toutes les familles de prisonniers de guerre qui se trouvent dans les camps pour ex-officiers de l'armée polonaise, agents de police, gardiens de prison, gendarmes, agents secrets, ex-propriétaires terriens, entrepreneurs et hauts fonctionnaires de l'ex-appareil étatique polonais, soit un total de 22.000 - 25.000 familles. (souligné par mes soins)
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ah non, pas probant du tout !
Il y a bel et bien un hiatus entre le nombre des victimes et le total des officiers détenus. Plus les chiffres en tête, mais au moins en memoire le nom de deux officiers survivants : le général Anders et le père de Jaruzelski. Quand le premier nommé constitue son armée après l'attaque du 22 juin 41 et l'entremise de Churchill pour recoller les morceaux entre Pologne et URSS, quand Anders dis-je est autorisé à recruter dans les camps il y trouve beaucoup d'officiers ... mais s'inquiète de la disparition d'un certain nombre.
Donc, défi non relevé : le rapport entre les exécutés du printemps 40 et les familles déportées plus à l'est en vertu d'un ordre antérieur de trois jours n'est pas établi.
Donc ce qui suit est du remplissage, sans autre fonction que de laisser entendre que je sous-estime le massacre :
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Or, que je sache, l'armée polonaise, trop confiante en l'habileté de ses dirigeants politiques, s'était réfugiée massivement dans la future zone soviétique en la pensant à l'abri d'une attaque de revers et en envisageant au contraire, au pire, de se replier en URSS pour y être internée : la famille d'un bon nombre d'officiers était donc hors d'atteinte des Soviétiques. D'autre part, ils ne tuent pas tous les officiers, seulement ceux des camps les plus à l'ouest. Le déplacement des familles est une mesure conservatoire classique de ce régime (cf. par exemple les mémoires du futur général Jaruzelski, alors fils d'officier captif) et son couplage avec un massacre envisagé des hommes reste à démontrer.
Ils ne tuent pas tous les officiers ? Plus de 20.000 tout de même ! Selon un rapport adressé à Khrouchtchev par Chelepine (président du Comité pour la Sécurité d'Etat auprès du Conseil des ministres) en date du 3 mars 1959 alors que l'URSS usait de tous les moyens pour occulter le massacre:
Le Comité pour la Sécurité d'Etat auprès du Conseil des ministres de l'URSS conserve depuis 1940 des fiches individuelles et d'autres documents sur des prisonniers et officiers internés, gendarmes, agents de police, propriétaires terriens etc., représentants de la Pologne ex-bourgeoise fusillés cette année-là. D'après les dispositions de la troïka spéciale du NKVD de l'URSS, 21.857 hommes furent exécutés dont : 4 421 dans le bois de Katyn (province de Smolensk), 3.820 dans le camp de Starobielsk près de Kharkov, 6.311 dans le camp de Ostachkov (province de Kalinine) et 7.305 fusillés dans les autres camps et dans les prisons d'Ukraine occidentale et de Biélorussie occidentale.
L'ensemble de l'opération d'élimination des personnes susmentionnées a été menée d'après les délibérations du CC du PCUS du 5 mars 1940. Les détenus ont été condamnés à la peine maximale d'après des fiches individuelles archivées, relatives à leur statut de prisonniers de guerre et d'internés en 1939 (...).
Les camps sont-ils à l'Ouest ? Par rapport à l'URSS, Sibérie comprise, pourquoi pas ? Par rapport à la Russie continentale européenne, ces camps sont plutôt à l'Est ! Non ?
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Pour le reste, je te renvoie aux contributions de GP dont l'expertise en matière de politique polonaise est reconnue par tous.
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et pour finir, un pur argument d'autorité, dont le lecteur ne verra peut-être pas spontanément les limites : l'intervention ci-contre de notre ami ne porte que sur le début de la guerre et il n'a, du moins à ma connaissance et dans ce fil, encore rien dit de Katyn (mais je sais qu'il a réfléchi, lui, sur les causes du massacre dans le contexte du 5 mars et j'attends depuis des mois qu'il nous en dise plus).
Là-dessus, cher GP, je prétends d'autant moins à l'originalité que je me suis contenté de recopier les mémoires d'Anders : nous étions persuadés que la frontière soviétique était sécurisée par un accord secret Beck-Staline et qu'au pire nous pourrions la franchir pour être internés en Russie au nom des lois qui régissent la neutralité.
En conclusion, j'aimerais qu'on reconnaisse enfin que, si j'ai comme tout le monde mes limites, je suis parfois consciencieux, de temps en temps rigoureux, pas toujours dogmatique, à l'occasion travailleur, et que je ne commets pas systématiquement des bévues. |