Extrait de l'Historique des FNFL (T1) :
"2.2. - Fin 1941, sur instruction de l'amiral Darlan, vice-président du Conseil, une nouvelle circulaire précise que des secours pourront être versés aux familles du personnel dissident, sous réserve qu'elles soient réellement dans le besoin. Les secours sont fixés à un taux (*) journalier, uniforme pour tous les grades : 12 F majorés de 8 F par enfant de moins de 16 ans.
Les centres de paiement aux familles de Brest et de Toulon n'ont gardé que peu de traces de paiements effectués sur ces instructions. Il semble que les CAPF aient éprouvé des difficultés à toucher les familles concernées, à moins qu'elles aient été considérées comme n'étant pas dans le besoin.
2.3. — Certaines épouses restées seules avec leurs enfants en bas âge, incapables de se défendre devant les rigueurs de cette situation nouvelle, seront réduites à l'indigence. D'une façon plus générale les familles des dissidents sont victimes d'une véritable mise à l'index. Il n'est plus question pour elles, de bénéficier, comme les autres, des soins aux familles, des fournitures de médicaments, du ravitaillement des SRAF en pommes de terre, savon, lait, des colonies de vacances pour les enfants.
L'ADOSM et les SLOM n'ont gardé aucune trace de leurs éventuelles interventions en faveur des sans-secours. Pourtant, à la même époque, Vichy, par l'intermédiaire des SLOM multiplie ses efforts pour « soutenir » les ouvriers des arsenaux travaillant en Allemagne. Ceux-ci et leurs familles reçoivent vivres, habillement et bénéficient de nombreuses mesures de nature à « conserver la santé, l'ordre moral et l'attachement de ce personnel à la Marine ».
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(*) Les chiffres indiqués sont à rapprocher de la solde d'un matelot de 2e classe, laquelle est à l'époque de 400 F par mois.
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Cordialement
Laurent |