... répondait également à un autre objectif : démontrer à nouveau la prétendue impossibilité de secourir Varsovie, en septembre 1944.
Staline envoya en effet en première ligne, pour une mission sans espoir, les éléments les plus sacrifiables de son armée, à savoir les Polonais de Berling. Comme vous le soulignez, l'absence totale de soutien soviétique à l'opération la condamnait à mort.
De fait, une fois l'échec consommé, Staline se tourna vers l'ambassadeur américain en poste à Moscou, le 24 septembre 1944, et lui déclara tout bonnement que cette offensive avait été lancée "sur l'insistance du général Berling, contrairement à l'avis le plus lucide de l'Armée rouge". Le dictateur soviétique osa ajouter que les insurgés étaient les premiers responsables de cette situation, et n'avaient pas été capables d'appuyer le mouvement offensif soviétique !
Pire encore, note Henri Michel, "l'aviation russe disparut du ciel, et la radio de Moscou recommença ses attaques contre l'A.K. et le gouvernement de Londres" (Et Varsovie fut détruite, Albin-Michel, 1984, p. 335). |