Vous prêchez un convaincu sur l'intérêt des analyses stratégiques, mais je me limite volontairement à des travaux plus "micro" pour deux raisons principales :
- la première est que je ne suis pas "historien" ni de formation, ni de compétences et que je manque donc (en tous cas c'est comme cela que je le perçois) de la formation aux méthodes et aux techniques pour analyser ce type d'éléments... Or les travaux placés au niveau "macro" risquent sans méthodologie sérieuse de manquer de profondeur (d'un niveau "journalistique") ;
- la second est qu'il y a trop de choses à dire (ou à rectifier) dans les détails pour que je fasse l'impasse sur cette première étape de description et d'analyse des opérations militaires stricto sensu... Comment analyser l'impact géostratégique de la première contre-offensive italo-allemande en Cyrénaïque si l'on en est encore à croire que ce fut "une ballade" et que les Alliés ne souhaitaient pas résister...
Il y avait trop de chose à dire sur les opérations militaires elles-même pour me lancer d'entrée de jeu dans des analyses globalisantes. C'est en tout cas comme cela que je vois les choses pour le DAK : rappelez-vous qu'avant ce hors-série le dernier travail sérieux (mais très perfectible) en français datait du début des années 1990..(HS Militaria "Tobrouk" de Buffetaut pour ne pas le citer).
Une fois les bases des faits établies, on peut se livrer à des analyses plus globales.
Ce HS est donc pour moi une première étape et rien n'interdit de penser que je me plongerai moi-même dans les délices de l'analyse de la situation en méditerranée au printemps 41 (recele-t-elle autant "d'occasions manquées" pour l'Axe que cela ?), en 1942...
Vous vous doutez bien que j'ai quelques idées sur la question, même si ce qui m'intéresse avant tout est d'amener chacun à y réfléchir plus que de convertir le plus grand nombre à mes positions...
Je souligne que ce type de travaux aurait alors eu toute sa place dans la défunte revue Histoire de Guerre (à condition que Monsieur Gorce consente à me publier nonobstant nos accrochages passés, mais j'ai la faiblesse de penser que c'est un homme au-dessus de ce genre de chose....).
Pour ce qui est des éléments préparatoires au DAK, la retranscription et l'analyse des journaux de la 3 Panzer-division est assez rébarbative. C'est avant tout un décompte précis et extrêmement pointilleux des modification des organigrammes, des décisions administratives ayant pour trait la préparation d'unités en vue d'un engagement en Afrique ("tropicalisation"...).
ces études menées "tambours battant" jusqu'à l'automne 1940 sont ensuite closes, et les ordres annulés. Ce n'est qu'en janvier que l'affaire est relancée.
Ce va et vient administratif où l'urgence et l'improvisation sont les maîtres mots (similaire à celui des Alliés en avril 40 pour la Norvège) est peut-être intéressant pour les passionnés, mais je comprendrai tout à fait que la majorité des lecteurs préfèrent des récits ou analyses d'opérations militaires.
On peut le déplorer (ce que je ne fais pas) mais je suis sur ce point moins optimiste que vous...
Merci en tout cas de votre lecture attentive...
Cordialement,
cedric Mas |