Bonsoir,
Merci pour cet texte où Degrelle évoque l'arrivée des troupes allemandes à Vienne. En connaissez-vous la source et la date de publication ? "
Le Pays Réel", l'organe de presse du rexisme ?
Par ailleurs, il est surprenant que des auteurs, pourtant peu enclins à chanter les louanges du beau Léon, n'en fassent pas mention.
Bien entendu l'antisémitisme n'était pas absent du discours de Degrelle mais, pensais-je, de manière ponctuelle lorsque Degrelle, par exemple, fustige les puissances de l'argent (les judéo-maçonniques), les communismes (les judéo-marxistes).
En recherchant l'évolution du sentiment antisémite au sein du mouvement rexiste pendant l'occupation nazie, j'ai trouvé, chez Martin Conway, p.77, un texte qui vous intéressera probablement et qui résume assez bien nos propos :
La petite communauté juive de Belgique devient aussi une cible fréquente d'insulte dans les colonnes du Pays Réel. Si les administrateurs allemands à Bruxelles ne considèrent pas comme prioritaires les mesures ils publient néanmoins en octobre 1940 une série de décrets afin de contrôler l'influence des Juifs sur la vie publique. Le Pays Réel accueille avec faveur ces mesures limitées et, durant l'automne 1940, les antisémites deviennent un des thèmes principaux de la presse rexiste. L'antisémitisme n'est évidemment pas une nouveauté dans la propagande de Rex. Depuis 1936, les rexistes, à la manière des groupes français d'extrême droite, ont toujours utilisé les origines juives de certains politiciens ou hommes d'affaires influents comme moyen d'attaquer la soi-disant corruption de la caste politico-financière. Néanmoins une nouvelle virulence apparaît dans les attaques contre les Juifs en 1940.
L'emploi de stéréotypes primaires, les articles menaçants et, de plus en plus souvent le recours à la violence contre des propriétés juives caractérisent l'attitude de Rex durant l'automne. Cette campagne est en partie destinée à attirer assez grossièrement, les faveurs des autorités allemandes mais elle reflète aussi un engouement sincère. Un certain nombre de journalistes rexistes - y compris occasionnellement Degrelle lui-même - sont embarrassés par le rôle prééminent conféré à l'antisémitisme dans la presse du mouvement et soulignent que le danger présenté par la petite communauté juive est bien moindre que celui, par exemple, des francs-maçons ou de l'ancienne classe politique. De toute manière, ces appels, à moitié convaincus, à la modération sont peu écoutés par ceux particulièrement dans les Formations de combat - qui trouvent dans ces attaques à l'encontre des commerces juifs (fort vulnérables) d'Anvers et de Bruxelles, l'occasion de laisser libre cours à leurs frustrations. L'antisémitisme devient donc une part intégrante de la phraséologie rexiste et aussi une indication supplémentaire de la radicalisation du mouvement.
Bien cordialement,
Francis.