Bonsoir,
Quand je dis que "les ministres (de le 3e République) n'ont pas PU ,su ou voulu bouger", c'est pour dire leur impuissance viscérale à rompre avec la nouvelle légalité, fut-elle l'expression de tout ce qu'ils avaient combattu durant leur carrière républicaine : l'arbitraire, l'inégalité inscrite dans les lois et la soumission avant la collaboration avec une puissance totalitaire qui occupe les deux tiers du pays. Cette antithèse absolue de leur engagement républicain ne leur fera pas rompre; ils n'oseront pas "larguer les amarres". Un Georges Mandel n'avait rien à attendre de Pétain et pourtant, lorsqu'il s'entretient avec de Gaulle, s'il l'encourage fermement à poursuivre le combat dans une guerre qui ne fait que commencer, lui explique qu'il ne peut pas partir. Pour Mandel, de Gaulle est "l'homme intact au milieu de nous tous". Lui ne peut pas quitter la France, car son départ pour Londres serait perçu par ses nombreux ennemis antisémites comme une trahison... Il sera emprisonné durant toute la guerre pour terminer une vie de dignité et de courage sous les balles d'un milicien le 7 juillet 1944. Georges Mandel rate son grand rendez-vous et avoue ses limites à un de Gaulle qui va s'émanciper de "toutes les séries".
Cordialement,
René Claude |