Bonsoir,
En relisant les pages que P. Péan, dans "Vies et morts de Jean Moulin" consacre aux "nationaux dans la guerre" (Bnouville, Deloncle, Groussard et Cie), on se rend compte que le colonel a arrangé ses mémoires afin de minorer fortement son rôle durant la première année du régime de Vichy...On sait aussi qu'une partie de l'entourage de Pétain n'était pas opposée à une prise de contact clandestine avec les Anglais dans la perspective d'une reprise de la lutte anti-allemande, tout en ne trouvant rien à redire aux lois racistes et à la chasse aux gaullistes et aux communistes que pratiquaient les collaborateurs de Groussard. Cet ex-chef du 2e bureau devenu patron des GP de l'Etat français, avant de prendre contact avec les services anglais et le BCRA, d'être emprisonné par Darlan et Laval, pour finalement s'enfuir afin de poursuivre sa guerre secrète depuis Genève, est un personnage qui mériterait une étude biographique plus poussée : il fut au centre de nombreux réseaux et devait détenir quelques solides dossiers pour l'après-guerre.
Qui faut-il croire, un Pierre Péan dont on connait les sentiments progressistes ou Groussard, ses amis et compagnons de lutte qui, eux penchaient nettement vers la droite dure...?
Cordialement,
René Claude |