Maurice Papon fut condamné pour complicité de crime contre l'humanité, un intitulé de jugement que les avocats des parties civiles ont estimé exact. Mais le grand procès de la collaboration d'Etat du régime de Pétain, celui qui aurait sans doute permis, je crois, de crever l'abcès et de nettoyer la plaie en profondeur aurait du être celui de René Bousquet malgré les différents freins actionnés par F. Mitterrand et ses proches qui ne voulaient surtout pas d'un procès de l'Etat de Vichy, et pour cause. (Quant à Touvier, c'était un tout petit chef de l'horreur.) Des rumeurs - relayées par Jean-Edern Hallier, ont circulé sur l'assassin de Bousquet qui n'aurait pas agi seul, mais rien de sérieux n'a été apporté pour étayer cette hypothèse.
L'écrivain et biographe Henri Raczymow* s'est penché sur le cas de Christian Didier dans un essai L'homme qui tua René Bousqut (Stock, 2001), mais il n'a pas retenu l'hypothèse d'un assasin "préparé". Selon lui, Didier était une personnalité instable qui, quêtant une célébrité warholienne - les 15 minutes de célébrité -, a justifié son geste en parlant de Bousquet comme d'une incarnation du Mal. (la majuscule est chez Raczymow.)
RC
* Auteur d'une bio de Maurice Sachs, l'apostat absolu qui reste une personnalité fascinante. |