La réaction ordinaire à une agression est soit la soumission craintive, soit la riposte.
C'est parce que celle-ci paraît préférable que la "sagesse des nations" enseigne: "Si tu veux la paix, prépare la guerre".
Curieux adage, en vérité, que chacun tient pour vrai alors qu'il n'a jamais été confirmé dans la réalité et que son seul résultat tangible, à toutes les époques, a été d'entraîner une course aux armements qui a porté la défiance de chaque protagoniste jusqu'à un point d'incandecence où l'explosion est devenue inévitable.
Maurras, évaluant le système d'alliances existant dans l'Europe du début du XXe siècle, dans son livre "Kiel et Tanger" le qualifie de système "d'épouvantement mutuel", où l'étalage de la puissance de chaque groupe est destiné à dissuader l'autre de recourir à l'agression.
On sait comment cela a fini. L'assassinat d'un archiduc peu connu dans une ville inconnue a mis en marche un mécanisme au terme duquel des millions d'hommes se sont jetés les uns sur les autres, accumulant pendant près de cinq ans morts et destructions.
Persuadés de leur bon droit, les vainqueurs ont obligé l'Allemagne à signer un traité dans lequel elle se reconnaissait "responsable de la guerre". C'est le fameux "diktat de Versailles", dont on sait les suites dramatiques.
Le problème est de passer de la "bonne conscience" à la conscience tout court, qui peut seule nous faire trouver le chemin pour sortir de cette spirale infernale.
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