Bonsoir,
Nous ne pouvons que souscrire au principe de "la fin ne justifie pas les moyens". Malheureusement, dans la réalité, ce beau principe bute sur un obstacle de taille : comment l'appliquer lorsque aucune autre alternative, moralement acceptable, ne s'offre aux décideurs ?
Les analyses politiques de Raymond Aron ont régulièrement été épinglées pour leur froideur et leur pragmatisme. Raymond Aron répondait invariablement que la question était de savoir ce que nous aurions fait ou décidé à la place des décideurs.
Transposé dans le cadre du conflit opposant les Etats-Unis et le Japon qu'aurions-nous décidé pour mettre fin aux hostilités ?
Sachant que le fauteur de guerre était le Japon, sachant que les Japonais n'avait nulle intention de capituler, connaissant le prix exorbitant en vies humaines qu'aurait coûté une invasion de l'île .... pour quelle autre alternative aurions-nous opté ?
A votre phrase : "la violence de ceux qui sont finalement vainqueurs n'est pas limitée par leurs principes moraux, mais seulement par le fait que les vaincus abandonnent" , j'opposerais volontiers celle-ci : "La violence de l'agresseur arme le bras de l'agressé dans un processus de légitime défense". Et si les principes moraux sont bafoués, la responsabilité en incombe essentiellement à l'agresseur qui a engagé le processus dans une spirale meurtrière.
Bien cordialement,
Francis. |