Jacques Soustelle : - François Darlan - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

François Darlan / Henri Michel

En réponse à -12 -11* -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Je rajoute... de Laurent Laloup

Jacques Soustelle : de Laurent Laloup le dimanche 14 janvier 2007 à 16h35

La résistance en AFN par Jacques Soustelle , extrait de ses souvenirs de guerre : Envers et contre tout (tome 1)

C'est long, trop long pour un écran, mais si passionnant...

Des juin 1940, André Achiary, chef de la Surveillance du territoire à Alger, cherchait à entrer en contact avec le général de Gaulle. C'était la première d'une série de tentatives qui, toutes, échouèrent, et pour les mêmes raisons. Achiary – Basque trapu, robuste, adroit, capable de tous les dévouements – s'adressa à son ami Hofgaard, fils de Norvégien mais citoyen anglais, né à Liverpool, qui accepta de regagner l'Angleterre et de porter un message aux Forces Françaises Libres. Hofgaard ne put partir qu'en septembre pour le Maroc, passa à Tanger puis à Gibraltar, où il trouva le colonel C..., représentant de l'Intelligence Service. C... - avec qui je devais être en rapports étroits à Alger par la suite – se montra évasif lorsque Hofgaard lui parla des Français libres. On l'expédia en Angleterre, et l'I.S. le prit aussitôt sous son aile, en qualité d'interrogateur pour les Norvégiens, à Patriotic School. Sa mission auprès des gaullistes ne fut jamais remplie.
Pendant ce temps, les Polonais, avec l'aide des Britanniques, montaient en Afrique du Nord un réseau de renseignements qui se révèla fort utile aux alliés. Dirigé par quelques spécialistes polonais d'envergure, ce réseau était composé exclusivement de Français tels que Ragache à Oran, Paul Schmitt à Constantine, denis Pucheu à Bône, Escoute à Alger. Trois ans plus tard, ces patriotes me racontèrent comment on leur expliqua que leur renseignements parvenaient, à Londres, au général de Gaulle. Comme preuve de leur bonne foi, les organisateurs du réseau faisaient passer à la B.B.C, pendant le programme français, des phrases choisies par ceux qu'ils recrutaient : personne en Afrique du Nord ne savait et ne pouvait savoir que la France libre ne contrôlait pas ces émissions. La plupart des agents français du S.R. Polono-britannique n'apprirent que bien après le débarquement que pas un de leurs rapports n'avait atteint les services des F.F.L.
C'est par le réseau polonais qu'un groupe de résistants d'Alger : louis lalanne, propriétaire de l'albert-Hôtel, André Pillier, de Villemorin, cherchèrent à toucher Londres. Ils se confièrent à cet effet au lieutenant d'avaiation Kolowkowski, en instance de départ pour l'Angleterre. Ce fut sans doute comme résultat de cette démarche que le vice-consul américain Taft, en juillet 1940, prit contact avec Lalanne. Villemorin partit pour les États-Unis en passant par Tanger, où il entra en relation avec les services anglais . Mais là encore, le fil que les mains de nos camarades algériens tendait vers nous demeura accroché ailleurs.
En septembre et en octobre 1940, deux missions envoyées par le S.R des FFL, le futur BCRA, débarquèrent en Afrique. La première, déposée près d'Agadir par un torpilleur, fut presque aussitôt dispersée et arrêtée par la police. En Algérie, le capitaine Puech-Samson, avec ses camarades Bazancourt et Papin, toucha terre près de Mostaganem, venant de Gibraltar. C...avait fourni à cette mission les moyens de traversée mais avait omis – chose surprenante – de lui donner le contact avec André Achiary , contact qui lui avait été apporté par Hofgaard le mois précédent. Les trois hommes parcoururent pendnat un mois l'Oranie, entrèrent en relation avec un certain nombre de sympathisants, mais furent arrêtés sur la plage de Saf-Saf alors qu'ils s'embarquaient pour regagner Gibraltat. Alors, et seulement alors, Achiary apprit leur présence en Afrique par les rapports de ses collègues . Bien que l'affaire fût en dehors de sa juridiction, il s'employa à l'étouffer. Puech-Samson avait apporté en Algérie un poste émetteur. Achiary réussit à le dérober aux recherches et à s'en emparer.
C'est pat lalanne qu' Achiary fit la connaissance d'un ingénieur, Jean L'Hostis, qui venait de faire la campagne de 1940 en France et revenait s'installer à Alger. L'Albert-Hôtel logeait des Italiens et des Allemands des commissions d'armistice : dans ce lieu très sûr, la chambre N°11 servit d'asile aux réunions des premiers résistants. En novembre, L'Hostis rencontra un certain Thublier, dit « le Hibou », qui lui remit un code pour utiliser le poste émetteur laissé par Puech-Samson. Le Hibou était un agent de l'Intelligence, et le poste travaillait pour Tanger. Ainsi, Achiary et L'Hostis se trouvèrent reliés aux services anglais, mais la France libre demeurait toujours insaisissable.
(...)
C'est à Oran et Alger que prirent naissance les mouvements qui, peu à peu fédérés ou venant à converger, constituèrent l'essentiel de la résistance nord-africaine. L'âme en fut Henri d'Astier de la Vigerie, frère du chef de « Libération » en zone sud. (...) Dès son arrivée en 1941 à Oran, où il fut affecté à l'état-Major de la Division, il se mit en devoir de former des groupes de choc pour préparer la rentrée de L'Afrique du Nord dans la guerre contre l'axe. Il fut secondé d'abord par l'abbé Cordier, mobilisé comme lieutenant du Deuxième Bureau, figure non moins romantique que celle d'Henri d'Astier, quoique d'un autre registre : prêtre chez qui on décelait aussitôt l'officier de renseignement, officier qui ne faisait jamais oublier tout à fait le prêtre.
(...)
André Achiary s'était lié d'amitié avec Guy Calvet, sympathique couturier de la rue d'Isly (...)
La première rencontre Achiary-Aboulker eut lieu à la fin de 1941 par l'entremise de Guy. Il fut convenu qu'Achiary protégerait les groupes d'Alger et d'Oran contre la police dont il était lui-même un des chefs. Il alla à Oran voir d'Astier...Une liaison solide fut ainsi établie.
(...)
A la fin de 1941, d'Astier fut mis en relation avec le «chef Van Hecke », Flamand au physique de colosse, à la voix rocailleuse, qui commandait les Chantiers de jeunesse et faisait de cette institution vichyste le support d'un groupe de résistance. Van Heycke disposait, de par ses fonctions, de moyens matériels considérables : locaux, voitures, essence et pouvait recruter parmi une foule de jeunes gens enthousiastes. D'Astier, nanti, grâce à lui, d'un grade dans la hiérarchie des Chantiers, beret vert bouteille en tête et blouson crème sur le torse, put s'installer à Alger et parcourir l'Afrique du Nord en mission officielle sous l'égide du Maréchal.
A partir de 1941, le professeur de droit Henri Capitant avait commencé à diffuser des tracts dactylographiés ; discours du général de Gaulle, lettre de la Laurencie, puis un journal clandestin : Combat. Capitant, volontiers rageur, entêté, ardent, apportait à la Résistance nord-africaine une note que l'on ne trouvait ni chez d'Astier, ni chez Van Hecke, ni chez les militaires : la note républicaine. Pour lui, la délivrance de L'Afrique du Nord par une opération militaire impliquait nécessairement le rétablissement de la légalité républicaine sous l 'égide du général de Gaulle et de la France combattante. Il était par là plus proche des mouvements métropolitains que les groupes de choc d'Oran ou d'Alger. Autour de lui se groupaient Louis Joxe, alors professeur au Lycée d'Alger, le docteur Duboucher, le professeur Viard, le commandant Grossin, Louis Fradin. C'est ce dernier qui établit la liaison entre « Combat » de zone sud et le groupe Capitant qui prit le même nom et se considéra comme une filiele nord-africaine de ce mouvement. Malheureusement, José Aboulker, dans sa méfiance à l'égard des activités de propagande, proposa à d'Astier de laisser en dehors de tout, le groupe Capitant : « Ils impriment un tract et bavardent trop » . D'Astier accepta (...)On peut regretter néanmoins que les préoccupations de sécurité aient conduit à écarter des hommes dont l'élimination a peut-être accentué certains traits fâcheux des évènements d'Alger . Ou bien n'est-il pas possible que les Américains aient trouvé leur compte à cette élimination ? »



Cordialement
Laurent

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