Hier, les Mercredis de l'Histoire ont diffusé l'inégal
Paris sera-t-il détruit ?, un docu réalisé en 2004 avec de dispensables séquences reconstitutées. (soupir !)
A un moment, le commentaire dit que l'on ne sait toujours pas (en 2004) qui a sollicité l'intervention de Nordling auprès de von Choltitz.
Est-ce le consul de Suède qui est intervenu de son propre chef ? Ou est-ce l'un des chefs de la Résistance en Ile-de-France qui a pris langue avec le consul ?
D'autre part, on sait que von Choltitz, après avoir lu une lettre de Leclerc dans laquelle le chef de la 2e DB le menaçait d'un tribunal pour crimes de guerre au cas où il mettrait à exécution les ordres de Hitler, a pensé à son immédiat après-guerre. Dans ses Mémoires, il a largement mis en avant la non destruction de la capitale pour tenter de se dédouaner et faire oublier ses destructions à l'Est, en Crimée surtout. (Sebastopol) Aurait-il pu prendre contact avec Nordling ?
A propos de Nordling, j'ai trouvé cette note du Nouvel Obs sur le site 60 ans de la Libération de Paris de France 2 :
Un homme a joué dans l’ombre un rôle considérable et plutôt méconnu, à l’instar de son collègue de Budapest, Raoul Wallenberg (qui sauva des milliers de juifs hongrois): Raoul Nordling, consul de Suède à Paris depuis 1918. Marié à une Française, il est né dans la capitale et a fait ses études au lycée Jeanson-de-Sailly. Représentant d’un pays neutre, il dirige aussi une filiale de l’entreprise suédoise SKF, principal fournisseur de roulements à billes de l’Allemagne. Ses différentes activités lui permettent de disposer d’entrées tant chez les Français que chez les Allemands. Il peut ainsi rencontrer en tête en tête le tout puissant ambassadeur du Reich en France, Otto Abetz. Ou le commandant militaire du "Grand Paris", le général Dietrich von Choltitz qui lui aurait fait part des ordres d’Hitler concernant la destruction de Paris.
Nordling ne manque pas de courage. Au moment de l’insurrection, il n'hésite pas à se faire médiateur. Le 19 août, il aurait négocié avec von Choltitz la sauvegarde de Paris et de ses habitants. Dans la soirée du même jour, il a aussi négocié (aujourd’hui encore, on ne sait pas vraiment qui lui a demandé d’intervenir…) une trêve (très contestée) entre la Résistance et les Allemands.
Par un interlocuteur de la Gestapo, il apprend que plusieurs milliers de prisonniers doivent être exécutés. Il va donc tout faire pour obtenir leur libération. Il finit par obtenir la "surintendance" de tous les lieux de détention franciliens. C’est lui qui va ouvrir les portes du sinistre camp de Drancy (où séjournèrent des milliers de juifs avant leur départ pour l’univers concentrationnaire), celles des prisons de Fresnes, de Romainville. Il aurait ainsi sauvé la vie de 4000 personnes. Les arguments qu’il tient devant Abetz et von Choltitz font intelligemment allusion au changement des rapports de force et à l’avenir incertain de chacun: « Faites-le dans votre intérêt personnel, car bientôt ce sera à votre tour de réclamer à grands cri un traitement humain ». Un chantage humaniste en somme…
Bien cordialement.
RC