L'élément moral qui lie entre eux tous les peuples opprimés ou menacés de l'être, c'est la volonté commune d'assurer la victoire d'une civilisation fondée sur la liberté, la dignité et la sécurité des hommes, contre un système dont le principe même est l'abolition des droits de l'individu.
Extrait du discours prononcé par Charles de Gaulle le 3 octobre 1941 alors que des campagnes tentaient de le faire passer pour un apprenti dictateur...
(Cité par François Broche.)
On note que le Connétable place la liberté de l'être humain devant la dignité et la sécurité. Je crois qu'il résumait la motivation des résistants de l'extérieur et de l'intérieur et qu'il devint leur "symbole" (Emmanuel d'Astier) aussi par ses formules percutantes.
Au risque de passer pour un affreux pessimiste, je pense que la France libre et la Résistance (intérieure) furent les deux dernières grandes aventures pour les jeunes et moins jeunes gens. Après, les carottes étaient cuites, si j'ose dire. Dès la reprise en main de la vie politique par les caciques rescapés de la IIIe République, c'était fichu.
Si on lit les textes de certains "électrons libres" issus de la génération qui suivit, celle des années 60, on remarque, chez un Pierre Goldmann, par ex, que la geste des résistants les avaient profondément marqués. Ils étaient en quête d'un nouvel élan "romantique" qui se voulait inspiré des combattants de l'ombre ou/et de ceux de la lumière du désert. Mais ça tourna à la grosse farce, ludique, mais qui n'avait rien à voir avec l'urgence et la force morale du combat minoritaire chez celles et ceux qui s'engagèrent dès l'été 1940. Mais ils se heurtèrent alors à certains de ceux qui avaient rompu les amarres en juin 40 et qui étaient devenus en 20 ans des pilliers de la république gaullienne.
Cordialement.
RC |