Si ce détail est vrai, il met gravement en cause le commandement de l'armée française dans tous les viols et pillages commis par le CEF dans la région entre Monte Cassino et la mer. Si des chefs français marchaient en tête, comment accepter qu'ils aient pu assister, voire encourager, l'assaut à l'église d'Esperia, où étaient enfermées toutes les femmes du village, et sous la protection du curé.
Comment concevoir que des gradés chrétiens ont pu laisser commettre cette infamie en y étant présents!
Mieux vaut croire que la noble assertion des "officiers marchant devant" n'est qu'un cocorico rétroactif, et qu'on a envoyé les goumiers à l'assaut en leur donnant la promesse d'un droit de viol et de pillage illimités pendant un laps de temps précis... et s'ils parvenaient à passer.
"Esperia, Pastena, Lenola, Pofi, Campo di Mele, Castro de Volsci, Ausonia, Itri, Pontecorvo... prés de 2000 femmes violées, dont 20 pour cent atteintes de syphillis, et prés de 90 pour cent de blennoragie, de nombreux enfants nés de ces unions forcées, 40 pour cent des hommes contaminés par leurs épouses, 800 hommes assassinés pour avoir tenté de s'opposer aux viols, une centaine d'hommes également violés, parmi lesquels le curé d'Esperia, Alberto Terrilli.
Toute cette région totalement ruinée par le pillage."
Les "Indigènes", c'était ça, aussi. Pour 130.000 soldats coloniaux, 2000 viols dans une zone aussi restreinte, ça laisse quand même rêveur. Aucune indication, en revanche, sur les autres viols et exactions commis sur la marche glorieuse de l'armée d'Afrique. Secret défense.
A comparer avec "la face cachée des libérateurs" le document qui stigmatise les G.Is (plusieurs millions) de 17.000 viols commis en Europe de l'Ouest entre 1944 et 1945.
(Angleterre, AFN, Italie, France, Bénélux, Allemagne). Les archives américaines, elles, sont accessibles aux chercheurs. |