Une affaire complexe - Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance - forum "Livres de guerre"
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Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance / Patrice Miannay

En réponse à -2
-1Les dictionnaires et le cas Grandclément de Laurent Boussaton

Une affaire complexe de René CLAUDE le lundi 18 septembre 2006 à 12h48

L'anticommunisme de André Grandclément l'a-t-il aveuglé au point de pactiser avec le "diable" nazi à un point tel que nul retour en arrière n'était possible en 1944 ? Les services britanniques, pour couper les branches pourries, l'auraient ensuite fait éliminer - avec l'accord d'Alger - après avoir utilisé ses réseaux OCM pour répandre l'intox' d'un débarquement pour l'automne 1943 dans le Sud-Ouest.
Il est aujourd'hui encore difficile d'y voir très clair dans cette affaire qui a sérieusement atteint la résistance du Sud-Ouest.

Issu d'une famille d'amiraux, il fut à l'Action française puis au PSF. Après l'armistice, il s'aligne sur la collaboration de l'Etat de Pétain au grand dam de son père, révulsé par le comportement indigne de son fils. Mais comme l'écrit Miannay, quelques mois plus tard, André se ressaisit et entre en résistance. Il crée un petit groupe, France Vivra, et prend le pseudo Bernard. Printemps 1942 : il est approché pour prendre la tête de l'OCM* Sud-Ouest. Il accepte et devient le délégué militaire de l'organisation pour sa région. Lors de plusieurs séjours à Paris, il développe des liens avec le SOE via O'Neill, Farjon, Verny, etc. Il acquiert une surface très importante dans le Sud-Ouest. Les Britanniques lui font parvenir des fonds importants pour un débarquement allié à l'automne 1943.** Selon des chercheurs anglais et français, il s'agissait là d'une manœuvre d'intox'...
Le réseau Prosper est éliminé à Paris en juin 1943. Les chefs pour l'Aquitaine sont connus des Allemands.
Miannay :
A l'été 1943, un de ses adjoints, Christian Fossard, est arrêté par le commissaire (français) Poinsot, qui le livre au lieutenant Dohse, du SD de Bordeaux. Il parle. Parmi les adresses données, celle de Grandclément où, lors d'une perquisition, fin juillet 1943, les Allemands découvrent le fichier des membres du réseau, ce qui provoque entre 75 (selon la police française) et 250 (selon le SD) arrestations. Grillés, Grandclément et sa femme sont arrêtés quelques jours plus tard. Dohse, flic habile et nazi bon teint du Sipo-SD, va jouer sur l'anticommunisme viscéral de son prisonnier. Il lui propose de libérer plusieurs membres de ses réseaux contre des dépôts d'armes clandestins. Il libère Grandclément pour qu'il en parle avec ses adjoints encore en liberté. Si certains adjoints acceptent le deal, Roger Landes refuse tout net et veut même l'abattre immédiatement. Grandclément propose d'informer Londres du deal qui répondra, mais... huit mois plus tard !. (Le temps que l'intox' prenne ? On peut le penser.) Sans attendre la réponse, Grandclément s'enfonce dans cette collaboration policière. Il livre les dépôts et ses compagnons sont effectivement libérés. (les autres arrestations prévues étant annulées.) Mais Grandclément n'en reste pas là : il organise avec le soutien nazi des maquis officiel chargés de lutter contre les maquis communistes une fois la Wehrmacht et le SD partis. (Dohse sait que le Reich a perdu la guerre.)
Dans le Sud-Ouest, les résistants sont divisés. Octobre 1943, Alger : Claude Bonnier est envoyé par le colonel Rollot, opposant au deal Grandclément-Dohse, pour liquider la question. Le policier nazi et son prisonnier poursuivent leur collaboration. L'Allemand demande à Grandclément de le mettre en contact avec des responsables de la résistance à Paris. Le père Riquet et le colonel Touny acceptent ce jeu très dangereux. S'ensuit l'épisode rocambolesque durant lequel le colonel Thinières et le professeur Joubert franchissent la frontière espagnole dans une malle de voiture avec comme mission de contacter de Gaulle à Alger...
Roger Landes part à Londres rendre compte avec Corbin de la dérive de Grandclément. A Alger, les deux émissaires sont internés après avoir effectivement été reçus par de Gaulle. Grandclément, lui, est convoqué par un jury d'honneur à Paris à la suite duquel il est retiré et mis au vert.
André Grandclément, sa femme et son adjoints sont finalement exécutés à la suite de la diffusion d'un message de la BBC pour trahison le 28 juillet 1944 par des agents du SOE en france.

Le récit de Patrice Miannay réusme bien l'affaire. Manque la version des services secrets britanniques qui ont utilisé les divisions politiques de la résistance dans le Sud-ouest pour intoxiquer les Allemands quant à un débarquement pour l'automne 1943.

RC

* Dans le Dictionnaire historique de la Résistance paru il y a quelques temps, on apprend que l'action de Grandclément en 1941-1942 a permis au SOE de mettre sur pied une dizaine de réseaux. Les premiers agents parachutés furent accueillis dès octobre 1941 en Dordogne. Les réseaux de Grandclément comptèrent jusqu'à un millier de membres.

** La réussite de Grandclément - plus de 1000 membres - lui pose deux soucis majeurs : les moyens et la représentativité nationale dans les Mouvements de Résistance.

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