Bonsoir René, bonsoir à tou(te)s,
En cherchant des infos sur Martin Heidegger, j'ai croisé Carl Schmitt dans les "Mémoires" de Raymond Aron. En 1953, "Gastprofessor" à l'université de Tübingen, Aron y rencontra Carl Schmitt avec lequel il entretint une correspondance jusqu'à sa mort. Portrait :
*** Carl Schmitt fut, du temps de la République de Weimar, un juriste de talent exceptionnel, reconnu par tous. Il appartient encore à la grande école des savants allemands, qui dépassent leur spécialité, embrassent tous les problèmes de la société et de la politique et peuvent être dits philosophes - comme Max Weber le fut à sa manière.
Carl Schmitt n'appartint jamais au parti national-socialiste. Homme de haute culture, il ne pouvait pas être un hitlérien et il ne le fut jamais. Mais doctrinaire de droite, nationaliste, plein de mépris à l'égard de la République de Weimar dont il analysa impitoyablement les contradictions et l'agonie, il interpréta en juriste l'arrivée au pouvoir de Hitler, la formation de la tyrannie nazie. En particulier, il interpréta les événements du 30 juin 1934, la Nuit des longs couteaux, présentant le Führer en « juge suprême ». L'interprétation pouvait passer à l'époque pour approbation. Il cessa d'être persona grata, dans le régime, avant même le déclenchement de la guerre. Après 1945, il reconnut ses erreurs et se retira dans un village de Westphalie (...) ***
Bien cordialement,
Francis.
PS. Le lien donné par René vers Le Figarôô Littéraire et la critique d'une biographie de Carl Schmitt affiche une photo d'un coureur cycliste privé de Tour de France. Snif ! |