Plus généralement, sur le plan politique, je crois qu'une guerre froide feutrée, discrète, insidieuse, s'est développée entre la France et les USA, depuis les débuts de la 5e République.
C'était même déjà en germe, un peu avant.
Notamment avec l'humiliation qu'était, pour l'armée française, sa subordination dans le cadre de l'OTAN. Il était prévu qu'en cas de 3e Guerre Mondiale, le Commandant en Chef Centre Europe était un général américain, avec comme adjoint, un général allemand! Le plus gradé des officiers français n'étant que leur sous-fifre! Mais c'était la totalité de l'armée française qui était sous ce commandement!
Il y eut aussi l'humiliation de Suez, en 1956, qui vit le président Eisenhower voler au secours de Nasser, en reniant la vielle amitié franco-américaine (et anglo-américaine!)
Il y avait aussi le soutien apporté par les USA au FLN, les chefs fellaghas étant reçus aux USA, s'exprimant à la télé, les parachutages d'armes par avions de la CIA, dans les Aurès.
Une fois de Gaulle revenu aux affaires, l'attitude française s'est durcie, un avion (au moins) de la CIA a été abattu au dessus de l'Algérie, l'OTAN a été expulsée de France.
La tension s'est encore accrue quand des livres ou des films ont mis en cause la France
- pour le trafic de drogue aux USA avec "French Connection"
- pour l'espionnage au profit de l'URSS, avec "Topaz"
Il y a même eu un détournement de monnaies, les numismates savent bien que c'est avec les pièces en argent à l'effigie de Kennedy qu'ont été frappées nos Semeuses en argent, de 5 Frs.
l'aigreur des relations a même été jusqu'à entrevoir la participation des services (et du milieu) français dans l'assassinat de Kennedy.
Le contentieux s'est encore alourdi, quand Pompidou, en voyage officiel, s'est fait huer à New York, pour son soutien à la politique arabe
Ensuite, est venue une longue glaciation. Les années Giscard, puis Mitterrand.
Et une aggravation pendant les années chiraquiennes.
Là, le divorce a été consommé, parce que l'animosité est sortie du niveau gouvernemental pour être propagée et diffusée par les médias, jusqu'aux citoyens lambda. Avec, évidemment, une réaction équivalente chez les Américains.
A l'heure actuelle, fruits amers de cette propagande, la cote d'amour des Français pour les Américains est à peu prés équivalente à celle de 1943.
Maréchal, te revoilà! |