Il n'y avait pas que de la DCA, mais aussi des unités aéroportées américaines, qui avaient progressé depuis le 15 Aout, de la région de Draguignan, jusqu'au Nord de Menton, notamment 517th PCT, 460 th, 596th, et aussi une unité nippo américaine, le 442nd.
Au moment de la bataille des Ardennes, en décembre, une bonne partie de ces troupes aguerries avaient été transférées en Belgique.
Les Américains n'ont pas du tout participé à l'offensive française, qui était même plutôt mal vue au niveau supérieur. Des vétérans m'ont affirmé que quand la relève a eu lieu, les Américains sont partis sans donner aux Français les plans des champs de mines, pour les dissuader de tenter d'aller plus loin.
Pour ce choc frontal, des troupes africaines avaient été amenées à pied d'oeuvre, dûment préparées psychologiquement par la distribution d'alcool, et aussi d'amulettes porte bonheur, que les pauvres bougres, confiants dans la parole de leurs chefs, croyaient vraiment protectrice. Les gens de l'Escarène ont vu redescendre des Dodge chargés de morts, aux ridelles ruisselantes de sang. Ils furent inhumés dans l'urgence sur un terrain de l'Escarène, avant la création du Mémorial actuel.
Les chars de l'Aution, en petit nombre, participèrent à l'assaut de la Redoute ruinée. C'étaient des M.5 Stuart, armés d'un canon de 37. L'un d'eux bascula dans un éboulis, et demeura là, renversé, pendant des décennies, vandalisé et pillé par des collectionneurs. Ce n'est que l'an dernier qu'il a été remonté.
L'appui aérien fut assumé par des P.39 Airacobra, du groupe Travail. L'un d'eux, abattu par la FLAK, tomba prés de Lucéram, pilote parachuté.
Le Massif de l'Aution fut déminé par des prisonniers allemands. Prés de la cime de Raus, une grande fosse fut creusée, où furent jetées, pêle mêle, toute la ferraille et les barbelés ramassés. Cet important gisement ferreux fait encore tinter les détecteurs, de nos jours. |