René a évoqué le travail qu'il reste à accomplir pour tenter d'apporter une ***réponse à LA question : Comment un peuple civilisé, technologiquement inventif et doté d'une forte Kultur a suivi Hitler ?***
Cette question a été posée, certes en chanson, et par Jean-Jacques Goldman, "Né en 17 à Leidenstadt", mais elle reste pertinente :
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d'un torrent
La réponse à cette fameuse question - si tant est qu'on puisse en apporter une, ou élaborer un modèle explicatif pour en tirer des enseignements aujourd'hui - est à peine moins dérangeante que de se représenter ***Hitler dans un comportement quotidien "raisonnable"***.
Si - et c'est une redite - cela rassure de ne voir Hitler que ***comme un monstre à la limite du non-humain***, c'est aussi très "rassurant" de penser que dans nos démocraties modernes le citoyen lambda est suffisamment éclairé ou politiquement mature et qu'il existe suffisamment de garde-fous pour qu'un peuple ne se range plus comme un seul homme derrière un leader charismatique et ses idées, qu'il soit d'extrême gauche ou d'extrême droite, ...qu'il soit facteur, ex-militaire ou ex-chef d'entreprise (...pour ce qui est de l'UDC en Suisse).
L'idée que cela ne pourrait pas être aussi idéalement le cas est certainement dérangeante.
François Monney |