Dans ce livre, il est rapidement fait mention d'un anonyme gaulliste, croupissant dans les geôles vichystes d'Indochine. On nous apprend juste qu’il deviendra un auteur de best-seller.
Je me suis posé la question de l’identité de ce mystérieux Français libre, et je l’ai trouvé par hasard, récemment.
C’était Pierre Boulle. Cette période de la vie de l’auteur du » Le pont de la rivière Kwaï » ou de "La planète des singes" est bien évoquée ici
En novembre 1939, il est mobilisé et appelé à Saïgon. Il multiplient les affectations en Cochinchine (sud de l’Indochine).
En février 1940, il est affectaté en Annam (nord de l’Indochine), en octobre au Laos.
En avril 1941, démobilisé, il attend un visa anglais pour retourner en Malaisie. En juillet, il revient à Singapour (Malaisie) et s’engage dans la France Libre. En août, en stage au service anglais spécialisé dans l’espionnage des installations ennemies à l’étranger (la Force 316), il apprend à faire sauter des ponts.
En janvier 1942, il rejoint la Chine depuis la Birmanie, en Buick, en mission sous le nom de Peter John Rule. En avril, il se rapproche de la frontière avec l’Indochine, pays occupé par les Japonais qu’il songe de plus en plus à rejoindre. En août, il descend le fleuve Namna dans l’espoir de gagner Hanoï (Indochine), sur une embarcation de bambous qu’il a fabriquée. Capturé par des villageois, il reconnaît son identité devant un officier pétainiste et est incarcéré. En octobre, à la Cour martiale d’Hanoï, il est déclaré coupable de trahison et est dégradé, déchu de la nationalité française et condamné aux travaux forcés à perpétuité.
En octobre-novembre 1944, Pierre Boulle s’évade par des complicités administratives, quatre gardiens français.
En 1945, il rapatrié à Paris. Il voyage à Avignon avec sa soeur Madeleine. Il reçoit la Légion d’honneur, la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.
Cordialement
Laurent |