Bonjour,

Intéressant votre petit débat sur la possibilité que William Labussière est oui ou non piloté un I-15 « Chato » et/ou un I-16 « Mosca ». Bien que je ne sois pas sur que ce soit ici le lieu de tels échanges polémiques. Il m'aura permit en tout cas, moi pauvre béotien, de m’intéresser au personnage et d'effectuer quelques recherches sur le net afin de me faire ma propre idée.

En premier lieu, bien que les entretiens de P. Laureau avec W. Labussière, ni son carnet de navigation n'ont été publiés, le pilote nous le montre et nous en fait lecture d'un extrait dans le reportage de D. Costelle « Histoire de l'aviation : D'une guerre à l'autre », ep.5. mn. 4'16-5'34. clic
On apprend ainsi qu'il a bien volé sur « Chato » les 21 et 23 juin 1937.

A propos de la « Défense côtière », un site espagnol, apparemment bien documenté aussi, dit ceci :

"« Fondée en Février 1937 à El Carmolí commandée par William Labusière avec des I-15 reçu comme renfort à cette époque. Par la suite, transféré à l'aéroport de Santiago de la Ribera (toujours près de Carthagène). En Octobre de la même année, l'escadrille reçu des I-16 et en fin d'années fut dissoute au profit du Groupe 71. »"

De plus, le site présente bien William Labussière comme chef d'escadrille.
clic
Sur la même page on peut voir la photo du « Chato » n°9 attribué à William Labussière.

Ainsi, malgré l'absence apparente d'un William Labussière dans les sources consultées par Mosca (les archives ne sont pas les seules sources valables de l'historien, l'important est de les vérifier, les croiser et les critiquer), vu le faisceau de présomptions (références, témoignages, etc), il semble indéniable que W. Labussière ait bien piloté des I-15 « Chato » durant son service en Espagne. On se demande bien pourquoi ce pilote, vu son parcours ultérieur et sa personnalité, aurait déliré à ce sujet. Par contre effectivement un doute peut subsister quant à sa capacité d'avoir piloter un I-16 « Mosca ». La seule possibilité étant qu'il aurait pu en toucher un en octobre 1937, juste avant son départ. La confusion apparente des dates entre août et octobre ne peut-elle s'expliquer entre le moment ou W. Labussière aurait signifier son intention de rompre son engagement (aôut) et son départ effectif (octobre) de l'escadrille pour divergence d'opinion concernant la conduite des opérations ou incompatibilité d'humeur avec les communistes (soviétiques ou espagnols peut importe).
Toujours est-il qu'il a du surtout piloter un « Chato ».

Il semble qu'à la différence des autres groupes de chasse, la « Défense côtière » soit assez mal documentée. Ceci pourrait expliquer l'absence d’occurrences retrouvées par Mosca. Ceci pourrait aussi indiquer une certaine « autonomie » de cette escadrille vis-à-vis des autres groupes de l'aviation républicaine jusqu'à l'été 1937 (et la rupture d'avec W. Labussière) lorsqu'il c'est agit de réorganiser l'armée à partir de cette période, conduisant, entre autre, à l'élimination des milices et marquant la mains mise des communistes sur l'organisation militaire. Ce processus a peut-être abouti au final à l'intégration de la « Défense côtière » au sein du groupe 71 en fin d'année, mais seulement après le départ de William Labussière qui, comme le dit Mosca, n'était plus alors si indispensable aux yeux de l'armée qu'au début du conflit.

Tout ceci n'étant que simples conjectures de ma part.

Toujours est-il que le 3 décembre 1937, William Labussière avec son ami Boulingre sont déjà à Han Kéou en Chine afin d'être testé par les américains en vu de leur intégration au 14th Foreign Squadron que constitue alors Claire Chennault.

Cordialement

Ps : Que sait-on de cet « Anniel (?)», cité par William Labussière en fin d'entrevue et qui aurait fini sa carrière comme colonel de l'armée de l'air. Je n'ai rien trouvé sur lui. Pourrait-il s'agir du pilote français tout aussi énigmatique qui se cache sous le pseudonyme de « Ramon Ibanez », cité par P. Laureau ?