Pour avoir lu a peu pres tout les recits de concentrationaires survivants sur lesquels je pouvais mettre la main (complets ou fragmentaires), il me semble que l'horreur est poignante dans tous les recits. On ressent parfaitement que le besoin de temoigner ne correspondait pas a un desir de se decouvrir auteur mais bien a un besoin plus imperieux et irreflechi de dire, ne serait ce qu'au nom de ceux qui ne sont pas revenu.
Certes le talent de Primo Levi comme celui de Jorge Semprun ou d'Elie Wiesel est incontestable et participe a faire connaitre la verite mais est ce forcement cela qui nous tord les tripes a la lecture?
Pas sur!
Et puis certains sont restes bien plus longtemps que Primo Levi, Jorge Semprun (et le temps en camps cela se comptait vraiement)... et puis Primo Levi comme Bruno Bettleheim et bien d'autres concentrationaires n'ont pas ete sauves par leur ecrits et se sont suicides...
Et meme ceux aui ont reussi a survivre, quelle trace desesperee ont il laisse derriere eux, quelle vision du monde ont ils offert a leurs enfants, quelle vision des hommes ?
Selon moi le plus grand talent ne figure pas parmi ceux que ont ete reconnu et je suggererai aux hommes qui n'ont pas honte de pouvoir s'arreter de lire pour pleurer, de trouver l'ouvrage de Charlotte Delbo "Une connaissance inutile"... surtout parce que certains de ses meilleurs poemes concernent l'apres camps. |