Enfants de collabos, la mémoire d'un père - Papon : un crime de bureau - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Papon : un crime de bureau / Bertrand Poirot-Delpech

En réponse à -2
-1la liste serait longue de Léon BEL

"Enfants de collabos, la mémoire d'un père" de René CLAUDE le mardi 27 septembre 2005 à 17h23

En 2000, ARTE diffusa un docu bien réalisé sur ce sujet sensible. J'ai trouvé le Journal de Lise Willar. Voici ce qu'elle dit des descendants de collabos :

Le 19 Juin
En tant que membre d’une famille juive qui a eu quatorze des siens déportés dans les camps de la mort pour ne plus revenir et peut-être parce que je suis une telle personne, j’ai été profondément émue par une émission de la 2 : "Enfants de collabos, la mémoire d’un père" programmée le dimanche 11 Juin à 22h45. Rien ne pouvait, semble-t-il, me permettre d’établir un lien avec ces personnes dont les origines n’avaient pas de commune mesure avec les miennes. Mes parents ayant échappé aux rafles pendant que j’étais en Angleterre dans les Forces Françaises Libres, je les ai retrouvés sains et saufs et ils sont morts à un âge qui nous a permis de fêter ensemble leurs noces d’or et au-delà. Mes rapports avec mon père n’ont ainsi eu aucune ambiguïté comparable à celle qui s’est établie entre les pères des personnes concernées et elles-mêmes. Ma mémoire est intacte et tout est clair quand je pense à l’auteur de mes jours. Chaque fois que je vais sur la tombe de mes parents, je leur dis : "merci d’avoir été si bons avec nous et si heureux l’un par l’autre."
Je me suis posée toutefois suffisamment de questions sur moi-même au cours d’une longue vie pour comprendre et apprécier celles de ces enfants de collaborateurs qui jusqu’à leur mort se diront : "pourquoi ce gâchis, pour quelles raisons ce choix qui les a distingués pour un  temps de la majorité d’entre nous mais qui devait en fin de compte les précipiter dans un enfer insupportable aussi bien pour eux que pour leur famille ?"(...)
La seule personne peut-être pour laquelle je n’ai pas éprouvé de compassion est le fils de Joseph Darnand, Philippe, qui vit au Brésil où il s’est rendu avec sa mère après le procès et l’exécution de son père et qui avait déjà treize ou quatorze ans au moment où sa famille a quitté la France avec Pétain pour se réfugier à Sigmaringen. Pas une seule seconde il n’a exprimé de doutes quant au bien-fondé de l’action paternelle dans la milice qu’il dirigeait d’une main de fer. Philippe Darnand a construit sa vie, s’est marié, a élevé ses enfants au Brésil et m’a paru revendiquer son droit d’avoir été "fils de collabo".
Tous les autres, au contraire, qui étaient de tous jeunes enfants à la fin de la guerre ont mal supporté le choix du père et deux d’entre eux ont pris des voies opposées en s’engageant dans la voie syndicale et la vie politique d’extrême gauche, ce qui pour l’un d’entre eux ne s’est pas révélé très enrichissant. Une femme, dès qu’elle a été consciente des activités de son père, a décidé de ne plus voter pour ne pas avoir à choisir. Elle a cependant résolu d’être psychiatre car en sondant les âmes de ses patients, elle pensait pouvoir atteindre son propre ego et combattre ses pensées négatives. Apparemment elle n’a pas réussi à le faire totalement jusqu’à ce jour puisqu’elle n’a jamais parlé autrement que les larmes aux yeux et continue à se poser des questions qui lui font mal. L’écrivain Marie Chaix, fille d’Albert Beugras, un proche de Jacques Doriot, conserve sans avoir eu le courage de le publier un manuscrit sur ce sujet douloureux et sa fille de vingt ans, exaspérée d’entendre sa mère revenir sur un passé trop lointain pour l’adolescente, lui a crié un jour qu’elle n’en pouvait plus d’entendre des choses qui sont pour elle des jérémiades : "Maman, quand cesseras-tu d’être la fille de, pour devenir enfin la mère de ?"
Je ne connais personne de mon entourage qui ait regardé l’émission car elle passait tard évidemment mais j’aimerais savoir si d’autres juifs que moi-même ont ressenti la même émotion,l’histoire de ces hommes et de ces femmes faisant partie de notre mémoire autant que la Shoah. J’aimerais également connaître la réaction des gens dont les pères n’étaient ni juifs, ni collabos, ni résistants et qui appartenaient à la majorité silencieuse, celle qui a vécu tant bien que mal (BOF exclus) l’Occupation, dont les enfants ont chanté « Maréchal, nous voilà » et qui a pris fait et cause pour les alliés quand ils ont débarqué puis chassé les Allemands de notre pays et pour le Général de Gaulle quand il est revenu en France. Mais ces gens-là, Monsieur, ils pensent pas, ils pensent pas...
     

Marie Chaix est née en pleine guerre (1942) à Lyon.
Romancière rare, elle a signé un texte sobre et fort, Les lauriers du lac de Constance - Chronique d'une collaboration, Le Seuil 1974 et J'ai Lu, dans lequel elle tente de parler de son père, Albert Beugras, qui avait rejoint le PPF de Doriot en 1936 pour devenir un des chefs de ce mouvement collabo qui s'engagea contre le bolchévisme et pour la victoire du nazisme.


Cordialement,

RC

Le site de Lise Willar :

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