Bonjour René, bonjour à tous.
Le mobile fait défaut, certes, le 23 mai. Mais le coup, si coup il y a, est parti avant ! et la coordination n'était pas telle qu'il ait pu être arrêté facilement. En histoire, il faut tenir compte des impondérables et savoir, le cas échéant, s'affranchir d'une logique au carré.
Je n'ai aucune certitude, et d'ailleurs je suis en grève à cet égard, en attendant que H M's Government veuille bien autoriser la consultation du dossier par les spécialistes. Ce que je sais, c'est qu'il convient d'inverser la démarche courante.
La question n'est pas : quel mobile pour tuer Himmler ?, puisque la décision en est prise depuis longtemps dans le cadre de "Foxley". La question est : qu'est-ce qui pourrait motiver le passage à une autre politique ?
Le suicide de Hitler, à mon avis, n'y suffit pas, ni la capitulation du 8 mai. Car la politique de Churchill est alors de s'appuyer sur Dönitz, à titre d'expédient très provisoire, le temps de récolter les armes et d'affirmer l'emprise des Britanniques dans leur zone, notamment vis-à-vis des communistes allemands. Pour toutes raison pratiques et propagandistes, internes et externes (Staline hurle contre les contacts des Alliés avec Dönitz) l'exhibition d'un Himmler refroidi, assortie si possible du récit d'une mort lâche et ridicule (à poil !), sert leur politique : il faut déSSiser Dönitz !
Cependant, le 23 dans la journée, les masques tombent et Dönitz est arrêté. L'exécution de Himmler pourrait alors devenir contre-productive, et son maintien en vie inoffensif ou utile. Mais, encore une fois, tout n'est pas carré. Il y a de l'inertie dans les services, et ce d'autant plus que Churchill ne s'est rallié que le 3 mai (une misère, chronologiquement parlant) à l'idée d'un procès, renonçant à celle, qu'il avait prônée pendant des années avec sa fougue coutumière, d'une exécution "politique" des 5 ou 6 principaux dirigeants nazis. |