Bonjour !


Il y a des jours où j'aurais envie de plaquer la recherche historique pour ne plus m'intéresser qu'au présent, tant je vois monter un peu partout un état d'esprit que j'appelle religieux, et juge urgent d'aller contre.

Il ne s'agit pas du tout d'une religion au sens habituel du terme et toutes sont, en l'occurrence, aussi inoffensives les unes que les autres quand elles ne débordent pas leur cadre. Il s'agit du débordement de l'esprit religieux là où il n'a que faire, par exemple dans le débat scientifique ou politique. Il s'agit de se rassurer à bon compte, de se dispenser d'examiner les points de vue adverses en trouvant un bon prétexte pour les maudire. Et ce travers guette tout autant les athées que les adeptes de n'importe quel culte.

Une des marques les plus sûres de cet état d'esprit est le besoin d'étiquetage, de classement de la parole singulière de l'autre sur un étagère et dans un "vous". Je veux dire, quand cela n'a pas lieu d'être, quand la personne elle-même ne rattache son raisonnement à aucune démarche collective et que son contradicteur que je dis "religieux" ne démontre pas un tel rattachement.

Je suis d'accord avec "Arcole" sur un point : Husson surestime la part du tâtonnement et sous-estime celle de la manipulation, des étapes calculées pour habituer les esprits. Mais pourquoi tant de violence ? pourquoi clamer avec cette ferveur inquisitoriale qu'on est dans un procès et que ce livre est à décharge, voulant contre l'évidence nier la préméditation ? Ce n'est vraiment pas, pas du tout ce qu'il dit.