... mais allez savoir pourquoi, j'ai totalement accroché. Il faut dire que je me tape assez des erreurs de détail sur les véhicules et les uniformes, étant plutôt heureux de voir enfin des Panzer I. Evidemment, le téléfilm était assez mélo par endroit, comportait quelques facilités, n'évitait pas le didactisme. A la rigueur, on peut même dire que les personnages étaient stéréotypés.

Et pourtant, le spectacle m'a plu. Le sort des troupes d'Afrique, l'ambiguïté de la colonisation, sont évoqués avec pertinence. Les atrocités allemandes sont également mentionnées, ce qui tranche avec l'image véhiculée par La Septième Compagnie d'une campagne de France assez joyeuse et d'une attitude de l'occupant assez korrekt. Quoique un peu tranchés, les personnages sont intéressants. Peut-être, par delà l'image - réduite au village - de la France de ce funeste été 40, ai-je surtout apprécié le côté militant du film - se battre, et non capituler -, ce qui change des oeuvres transpirant de cynisme et de mauvaise conscience. L'armée française, ce fut 1.800.000 prisonniers sur les routes de juin, mais ce fut aussi des types qui n'ont pas flanché, et des coloniaux qui ont tenu bon face à l'élite des tanks nazis. C'est très con, mais ça m'a presque redonné espoir...

En tout cas, faut pas être aussi exigeant... Dans le même genre, Austerlitz, d'Abel Gance, regorge d'erreurs sur les uniformes, d'anachronismes et de facilités : il n'en demeure pas moins absolument savoureux, et doté d'un certain souffle épique. Idem pour Il faut sauver le soldat Ryan, qui a engendré une polémique assez stupide sur la nature du Panzer utilisé par Spielberg.