Bonsoir,
Juste un petit message avant les vacances,
Ballard est (fut ?) un excellent romancier, mais lorsqu'il digresse dans le registre historique du"what if", je me fais un peu de souci !
Un point parmi d'autres dans le texte-entretien avec Ballard :
Militairement, la France et la Grande-Bretagne n'étaient pas prêtes. Chacun de ces deux pays possédait une marine de premier ordre, mais la guerre allait se dérouler surtout sur terre et dans les airs, où, ayant très peu de tanks et d'avions modernes, ils étaient dans une position de faiblesse. S'ils avaient été aussi bien armés que l'Allemagne et s'ils avaient obligé Hitler à quitter la Pologne, leur déclaration de guerre aurait été justifiée.
Et, plus bas :
La Grande-Bretagne et la France auraient-elles dû rester à l'écart de la guerre ? Non. Mais nous aurions dû attendre et nous préparer avant de déclarer la guerre à l'Allemagne, attendre d'avoir modernisé nos armées.
Le maigre rideau de troupes laissées à l'Ouest par Hitler n'aurait pas retenu longtemps des Français et des Britanniques décidés à entrer en Allemagne.
Et on sait depuis une quinzaine d'années que l'armée française possédait - sur le plan strictement technique - les moyens de résister efficacement à la Wehrmacht et les 100'000 tués au front le démontre tristement. Quand des unités se sont battues, les Allemands furent sévèrement étrillés. Le problème d'une "modernisation" en 1939-1940 était en fait celle des esprits du Haut-Commandement français, mais pas celui de l'armement. Les spécialistes notent quelques disparités en ce qui concerne les avions, les moyens de transmission inter-chars, etc, mais rien qui eut pu causer l'effondrement politico-militaire de mai-juin 40.
Les têtes étaient trop vieilles, pas les tanks ou les FM.
Amicalement,
RC |