Bonjour,

Ayant lu et apprécié deux ouvrages de Martin Allen traduits en français (Le Roi qui... et Le vol de Hess...), l'annonce d'une possible fabrication d'archives me surprend et m'afflige. Si l'affaire est prouvée, ce qui n'est pas le cas au moment où je j'écris ce message, il est certain que le chercheur verra sa crédibilité largement dévaluée. Outre la désagréable sensation d'avoir été pris pour un pigeon, c'est un pan entier de la recherche contemporaine qui risque d'être suspecté : à l'avenir, on se méfiera à priori de tout élément nouveau susceptible de nous faire réviser les thèses jusqu'ici adoptée par la communauté des historiens et celle de leurs lecteurs. On n'en est pas là, enfin, pas encore et je souhaite que l'affaire trouve un épilogue satisfisant.

En tant que lecteur, je dois admettre que les thèses de Martin Allen sont (étaient ?) séduisantes, à un tel point que j'admets m'être posé une fois ou deux la question de leur totale sincérité/véracité. Mais le doute fut vite dissipé par l'impeccable déroulement de ses thèses. Après tout, des archives sensibles sont encore bloquées et leur déclassification pourra(it) apporter des éléments importants, même si j'ai appris à bannir le mot "scoop" de ma pratique de lecteur d'essais et de biographies.

J'ajouterai encore que les chercheurs, historiens pros ou amateurs et leurs lecteurs et débatteurs ont le droit à l'erreur - l'histoire n'étant pas une science exacte, cette affaire le démontre s'il le fallait encore - et qu'une mauvaise appréciation ne saurait remettre en cause la pertinence d'une œuvre. Maintenant, si la preuve de fabrication de documents devait être apportée, le "crime" serait bien sûr plus grave et alors la crédibilité de son auteur atteinte pour toujours. Alors : wait and see...

Cordialement,

RC