Bonsoir,
"Mémoires d'exil et de combats" aurait pu s'intituler "Parcours d'un combattant en quête de couronne". Chaque fois que les évènements semblent propices pour s'approcher du pouvoir suprême et restaurer la monarchie, le prétendant au trône de France répond "présent". Mais pour rester dans le fil du débat, concentrons-nous sur les contacts que le comte aurait noué avec l'Allemagne.
En 1941, après avoir sondé Vivhy et ne voyant rien arrivé, le comte de Paris se tournera vers l'Allemagne. C'est ce que disent Hervé Coutau-Bégarie et Claude Huan, biographes de Darlan (*). Selon eux, les premiers contacts eurent lieu dès novembre 1941 par l'intermédiaire du consul d'Espagne à Rabat. Sans résultat!
Le 18 février 1942, selon une note envoyée à Berlin par Theodor Auer, le consul général d'Allemagne à Casablanca, le comte de Paris offre explicitement ses services à l'Allemagne nazie.
*** Il m'a prié de transmettre à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et au Führer, écrit Auer, son souhait de collaboration en vue de mettre fin à la guerre et de procéder à la reconstruction de l'Europe (...) ***
Ce message de Auer fut publié par le Figaro Magazine du 28 mai 1982. Le lendemain, le comte de Paris apportait un démenti catégorique à la fois sur le contenu de la note et sur la date de celle-ci. Par ailleurs, le comte ne nie pas une rencontre avec l'ambassadeur mais la situe en août 1942.
Voyons ce qu'en dit le comte dans son livre. A la mi-août 42, il est à Rome où il a été reçu en audience par le pape Pie XII.
*** Je rencontrai, par hasard, le petit-fils de Bismarck que j'avais connu avant guerre, ambassadeur à Rome. La description qu'il me fit de la situation militaire allemande ne laissait place au moindre doute quant à l'issue fatale qui attendait ce pays. Quatre jours plus tard, je rentrai au Maroc. Soucieux de vérifier ce que je venais d'apprendre, je me rendis auprès du consul général d'Allemagne, qui me fit de la situation une toute autre analyse. Selon lui, le Reich était en mesure de s'opposer victorieusement à toute tentative alliée, à quelque endroit qu'elle se produise. Mais de nombreux évènements se tramaient dont j'ignorais l'existence. *** (p.184)
Le comte et l'ambassadeur ont-ils parlé d'autres sujets ? Le comte n'en dit rien et - paragraphe suivant - c'est Murphy, le diplomate américain, qui est approché.
Bien cordialement,
Francis.
(*) source: François Broche, "L'Epopée de la France Libre". |