Bonsoir Claire, bonsoir à tous,
La plupart des ouvrages qui traitent du passé récent de la France - de Vichy en particulier - consacrent de nombreuses pages à la "mémoire" : mémoire gaulliste, mémoire communiste, mémoire collective....; ou plus en détail: mémoire motrice (celle des résistants), mémoire blessée (celle des déportés), mémoire refoulée (celle des requis au STO), mémoire repliée (celle des prisonniers de guerre) etc... etc... nous pourrions allonger la liste indéfiniment.
Parmi ces multiples et diverses "mémoires", Robert Frank au chapitre "La mémoire empoisonnée" (in "Les années noires - Tome 2) propose une autre composante : la "mémoire savante", celle des historiens qui participent à leur manière et avec leur savoir à façonner la mémoire collective. La mission de l'historien est d'approcher au plus près de la "vérité", d'une "vérité" en démontant les mythes par exemple. J'ai insisté sur "une vérité". Cette dernière ne sera jamais définitive. Le plus bel exemple - que nous avons déjà suggéré hier - est celui de la "révolution paxtonienne". Jusqu'en 1973, date de la traduction du livre de Paxton, il était acquis que le régime de Vichy jouait un double jeu entre les Allemands et les Alliés (le mythe du bouclier "Pétain" et de l'épée "de Gaulle"). Paxton en démontrant qu'il n'en était rien révolutionna l'histoire de cette période.
Une toute dernière - hors période - qui illustre bien nos propos:
- Ouvrez un livre d'histoire, période napoléonienne, édité en France : la défaite de Waterloo.
- Ouvrez un livre d'histoire, période napoléonienne, édité partout ailleurs : la victoire de Waterloo.
Je m'inquiète! Claire va-t-elle se remettre de ce coup en traître ? §:-)
Bien cordialement,
Francis. |