Bonsoir,
Contrairement à l'image de modéré qu'il chercha à donner de lui et de son action après la chute du IIIe Reich, Otto Abetz fut le premier initiateur de la politique antisémite en France, et cela dès août 1940 afin de se faire valoir auprès d'Hitler et des hauts dignitaires du régime.
Dans son étude, Barbara Lambauer rappelle qu'à l'été 40, c'est le souci de montrer que l'armée allemande respecte la convention de la Haye qui domine pour quelques temps encore au sein du haut-commandement de la Wehrmacht. Alors, en ce mois de juillet, les initiatives visant à mettre en place les premières persécutions antisémites en zone occupée d'Abetz gênent le MBF. Il faut dire aussi qu'une concurrence féroce se dévoppa lors de la mise en place des différents services et de leurs attributions dans Paris et la zone nord. On aurait tort d'y voir des préoccupations humanistes; seule l'image publique de la Wehrmacht préoccupait alors ses chef. Mais le fait est que l'ambassadeur du Reich dut faire passer les expropriations de sociétés et de grands magasins, les expulsions et les refoulements de juifs ayant quitté la zone occupée lors de l'exode pour des mesures visant à renforcer la sécurité des troupes d'occupation.
D'un côté, Abetz apaise les craintes du MBF et de l'autre, il prend la température auprès des envoyés de Vichy : Laval et de Brinon qui lui apportent les premières lois et mesures antisémites du régime de Pétain. (lois des 17 et 22 juillet 1940). Laval et Abetz vont pouvoir s'entendre.
Cordialement,
RC |