Les fautes commises, tant par les gouvernements que le Haut copmmandement sont innombrables. En premier, en 1945, il fallait laisser aux commandes de l'Indochine le vice-amiral DECOUX, au lieu de le faire passer en jugement. Lui adjoindre, chargé des opérations, l'amiral Robert BATTET. A la marine, l'amiral AUBOYNEAU, Cdt en chef des forces terrestres, le général ALESSANDRI, c'est à dire des indochinois, au lieu et place d'africains. Premier point. Ensuite, au cas improbable, où la situation n'aurait pu être réglée, ce dont je doute, en fin 1948,il fallait à mon avis, donner l'indépendance au Tonkin, rétablir BAO-DAÏ sur son trône d'Annam, en assurant sa protection, avec son accord, et nous concentrer sur la Cochinchine, en passant des accords particuliers. Pour le Cambodge et le Laos, les choses étaient différentes. Nous savions tous, sauf le haut commandement et nos gouvernements successifs que notre situation serait intenable avec les communistes chinois à la frontière. Par contre, avec un Tonkin indépendant, les viets se seraient totalement détournés des chinois, ils n'ont pas la mémoire courte! L'évacuation par la route des postes de la RC 4 était un véritable suicide. La aussi tout le monde le savait, PIGNON, ALESSANDRI, tous les intéressés de la RC 4 qui disaient qu'on les envoyaient faire Camerone ( pire en réalité ), ainsi que LE PAGE et surtout CHARTON, à mon avis plus éclairé. Dans tous les cas, malgré les informations des Kincobras qui informaient le colonel CONTANS à Langson, celui-ci n'a jamais cru à l'importance des effectifs viets sur le terrain. Il ne s'est d'ailleurs jamais déplacé pour constater les faits. Alors que les viets possédaient un solide réseau radio leur permettant de communiquer efficacement, les deux colonels n'ont pu entrer en contact qu'environ 6 km avant leur jonction ? CHARTON ignorait tout de l'extermination en cours de LE PAGE. Si l'armée avait demandé à la marine le prêt pour la durée de l'opération d'un second maître et 3 quartier maîtres radios par colonnes, cela aurait eu pour effet, très probablement, de sauver quelques centaines de vies et autant de prisonniers. sciorella.guy@wanadoo.fr quatre séjours en Indo de 1945 à 1953. Avec mes salutations. |