Bonsoir,
Dans son article, Bénédicte Vergèz-Chaignon écrit que Daniel Cordier s'est battu pour démontrer que puisque les documents existent, l'histoire de la Résistance n'a pas à être une histoire orale.
Note : l'exclusive documentaire se discute aussi, car on sait qu'un mémo, une note, un rapport sont rédigés par un "moi,je" qui n'est pas une entité objective, mais un individu dans son époque soumis à toutes sortes d'influences culturelles, socio-affectives, politiques, etc.
Plus loin :
Dés lors, des révisions déchirantes ou des scandales interviennent périodiquement parce que les errements naturels de la mémoire humaine ont été avalisés et non parce que l'histoire a donné lieu à des manipulations conscientes.
Pour répondre à ceux qui avaient attaqué la position de Daniel Cordier dans l'affaire Chauvy-Aubrac :
Une bonne illustration est donnée lors de "l'affaire Aubrac" en 1997. Sur le fond, Daniel Cordier ne se montre que modérément sensible à la dénonciation par Gérard Chauvy des contradictions et erreurs contenues dans les différentes versions des mêmes événements données par Lucie et Raymond Aubrac. En effet, il considère ces travers comme largement inhérents au témoignage et non pas dictés par une volonté de dissimulation.
Sa réfutation des propos de Chauvy ne se construit donc pas en tant que témoin d'une partie de l'affaire de l'Hôtel-de-Ville, mais en raisonnant sur la genèse des thèses de Chauvy et en leur opposant des documents (...) et la façon de les utiliser. De même, il insiste sur le fait que Chauvy a traité le "testament de Barbie" comme un document d'archive et non pour ce qu'il est, un témoignage.
(p.350)
Une nuance importante pour répondre à ceux qui affirment que le biographe de Jean Moulin adhère à la thèse de G. Chauvy.
(Ce sont les mêmes qui nous reprochent de prendre systématiquement la défense de Daniel Cordier et de vouloir discuter le livre de Chauvy ... !)
Bien cordialement,
RC |