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Il y avait de Gaulle dirait-on. Et c'est vrai. Mais de Gaulle à l'époque, qui avait son auditoire radiophonique, était encore dans les tâtonnements volontaristes de sa srategie de guerre. Sa critique du Maréchal, bien que fondée en fait, on l’a vu après, était trop violente pour être acceptée. Ses initiatives à Dakar et en Syrie apparurent maladroites et prématurées, sa présence dans le Char Britannique, après le crime de Mers el Kebir, étais très compromettante. De Gaulle, avec un instinct très sûr de l’opinion publique, a rallié assez vite l’homme de la rue, qui raisonnait plus avec son cœur qu’avec sa tête. Mais les élites françaises, militaires, bourgeoises et administratives, se défiaient de ce général à la solde des Anglais et entouré de politiciens de la IIIe République. Je ne suis pas sûr, pour revenir au parallélisme avec l’Angleterre, qu’un Anglais traditionnel se serait rallié à un général factieux, tant que le Roi – la légitimité – se serait maintenu.
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Ceux qui étaient hors de France, à l’étranger ou dans notre Empire, eurent toutes facilité pour rejoindre les Forces du général de Gaulle. Ils furent peu nombreux , mais généralement héroïques. Ce furent les FFL, les vrais, ceux de la 1ere DFL et de la colonne Leclerc. Ils se couvrirent de gloire partout avec des moyens dérisoires et souvent avec plus de courage que de technique militaire.
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Extrait de la postface du général Beaufre à l'ouvrage de Liddell Hart : "Histoire de la seconde guerre mondiale"(1973)
Dans cette longue postface où Beaufre veut mettre en relief la participation de l'armée française au conflit, le non de Giraud n'est pas cité une fois
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