Bonjour,
La biographe d'Abetz, Barbara Lambauer, répondait en 2002 à la question du sort d'Abetz après la guerre sur Parutions.com :
Abetz fut condamné en 1949 par le Tribunal militaire de Paris puis, cinq ans plus tard, libéré et expulsé vers l'Allemagne. Il retourne dans la Ruhr où il bénéficie de l'appui moral et probablement aussi matériel de son ami l'avocat Ernst Achenbach, l'ancien numéro deux de l'ambassade.
Dans sa monumentale biographie, elle écrit à propos de l'accusation :
Le 12 juillet 1949, le procès s'ouvre (...) à Paris : soupçonné d'être un criminel de guerre, Abetz est accusé de complicité de pillage, séquestration de personnes, de mise à mort par représailles et d'assassinat dans le cas de Georges Mandel.
La biographe précise que la justice militaire a choisi une petite salle afin de limiter l'assistance publique et que le procès est le théâtre de défaillances...
Le 22 juillet 1949, l'ancien ambassadeur du Reich à Paris est condamné en tant que complice à vingt ans de travaux forcés et à vingt ans d'interdiction de séjour en France.
Barbara Lambauer rapporte les articles de certains éditorialiste de l'époque qui parlent d'une volonté politique d'étouffer l'affaire.
En 1951, le condamné, après avoir déployé tous les recours possibles, voit sa peine réduite à quinze ans; il est transféré à la prison de Loos. (Lille).
Achenbach fait jouer ses relations afin d'informer le chancelier Adenauer du cas de son ancien patron à l'ambassade de Paris de sorte que le chancelier fasse pression auprès du gouvernement français en vue d'obtenir une libération anticipée. Si en 1952, Vincent Auriol accorde à Abetz une nouvelle remise de peine de deux ans, il n'est pas question d'une libération. Suzanne Abetz et Achenbach s'agitent alors beaucoup en France et en Allemagne en vue d'une libération conditionnelle. En vain.
Mais, début 1954, une demande de grâce est reçue favorablement et le 16 avril de la même année, le décret de remise de peine est promulgué. Abetz est alors libéré très discrètement. On parle même d'une opération secrète : une voiture quitte Loos, traverse la Belgique et ramène le prisonnier en Allemagne.
Bien cordialement,
RC
PS : Ce ne sont là que quelques événements factuels; la biographie de Barbara Lambauer est passionnante et mérite d'autres développements. A suivre... |