Bonsoir,
Un extrait d'un article en ligne du Nouvel Obs (Semaine du jeudi 19 août 2004)
Les Espagnols en première ligne
Par le général Jean-Michel Roquejoffre :
Le général Leclerc, lorsqu’il mit sur pied sa 2e DB, chercha des fantassins aguerris et les recruta parmi les volontaires espagnols des corps francs. Il les confia au capitaine Dronne pour constituer sa compagnie. Il n’est donc pas étonnant de découvrir le soir du 24 août une quinzaine de blindés, qui portent des noms espagnols: Madrid, Guadalajara, Brunete, Guernica, Teruel et même Don Quichotte. Ce sont les véhicules du lieutenant Amado Granell, qui rêvait de la restauration de la monarchie en Espagne; de l’adjudant-chef Campos, chef de la 3e section, anarchiste évadé d’Espagne, chef de commando dans les corps francs d’Afrique; du sergent-chef Garces, aragonais de Saragosse, matador sous le nom de Larita II, ancien de la Légion; d’Enguinados, né au Mexique d’une mère indienne et d’un père espagnol, engagé à 15 ans dans les rangs républicains; de Juan Reiter, allemand d’origine, ancien de la Légion, ancien chef de bataillon de l’armée républicaine espagnole, évadé d’Espagne; de Carino Lopez, marin-pêcheur galicien qui, après la débâcle des républicains, rejoignit Oran sur une petite chaloupe...
Ces Espagnols avaient repris les armes pour libérer la France. Les Français doivent le savoir.Ils ne doivent pas oublier non plus les actions glorieuses d’autres Espagnols: guérilleros du Sud-Ouest, passeurs des Pyrénées, combattants de la MOI, maquisards des Glières et du Vercors, légionnaires des régiments de volontaires étrangers, ou morts à Mauthausen parce que républicains.
Tous ces étrangers sont entrés «par le sang versé» dans le lent processus d’intégration à leur nouveau pays. Ils ont droit à toute la reconnaissancedes Français.
Un royaliste, un anarchiste, un ex-légionnaire, un matador, tous rassemblés chez Dronne par le refus du franquisme et du nazisme. Voilà une unité combattante marquée par une composition socio-professionelle plutôt large et assez épatante !
Bien cordialement,
RC |