Bonsoir,
Dans un passage de son long article de ce N° spécial, Jean-Christian Harvet revient sur ce qu'il nomme les turpitudes du BCRA en se basant sur le témoignage d'un personnage dont l'antigaullisme exacerbé aurait plutôt tendance à discréditer les déclarations : Henri de Kérillis, député de droite de Neuilly qui, il faut le dire, avait voté, isolé dans son camp, contre les accords de Münich.
Harvet écrit que si la charge de Kérillis dans son brûlot De Gaulle dictateur était excessive, elle contenait plus d'éléments exacts qu'on ne l'admit à l'époque. Certains cas de torture sont, en effet, avérés.
Voilà une nouvelle fois le serpent de mer d'un BCRA pré-barbouzard, emprisonnant illégalement des opposants avant de les passer à la question dans les caves de Londres... (Le terme barbouzard est apocryphe; c'est Lucien Bodard qui le lança durant la dernière période de la guerre d'Algérie après avoir appris qu'une cellule clandestine (?!) de gaullistes de choc allait s'installer à Alger pour combattre l'OAS.)
J'aimerais savoir si des éléments sérieux ont été exhumés récemment qui autorisent le journaliste à prendre au sérieux de Kérillis ? Je pensais que la rumeur avait été démontée par plusieurs historiens de la France libre. Si le BCRA fut obligé de prendre des mesures dures, je n'ai pas trouvé d'éléments nouveaux - rapports ou autres - sur des opposants torturés. (Mais je n'ai pas la prétention d'avoir tout lu !)
Au contraire, il semble acquis que la rumeur fut entretenue par des antigaullistes de Londres avec le soutien des services secrets britanniques...
Bien cordialement,
RC |