Bonsoir,
Merci aux deux Laurent(s) pour leurs précisions!
Pour ce qui concerne l'or belge, il s'agissait d'un tiers de son encaisse. Les deux autres tiers, dès les premiers bruits de bottes en 1939, avaient déjà été mis en lieu sûr aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Le dernier tiers avait été confié à la Banque de France pour subvenir aux besoins des Belges, ces derniers ayant retenu l'hypothèse d'une France tenant bon comme en 1914. Cependant, en mai 40, devant la probabilité d'une défaite prochaine, il est décidé, de commun accord entre les deux banques nationales, de transférer l'or vers les Etats-Unis ou l'Angleterre. Comme l'indique Laurent (Boussaton), le croiseur auxiliaire Victor-Schoelcher appareille de Lorient le 17 juin 1940. Intervient l'armistice et ses clauses calamiteuses. Le bâtiment de la Marine nationale est dérouté et prend la direction de Dakar. Cas de force majeure diront les Français.
*** il semble qu'une infime partie ait ete livre aux allemands(?)*** (Laurent B)
Ben non! C'est la totalité de l'encaisse qui est remise aux Allemands. Le rapatriement de Kayes à Marseille s'est étalé du 21 décembre 1940 au 26 mai 1942. Vichy affirme la main sur le coeur qu'il a tout fait pour retarder les livraisons et... tenez-vous bien .... c'est la faute aux Américains. S'ils étaient arrivés plus tôt en Afrique du Nord, une bonne partie aurait pu être sauvée. Nous sombrons dans le registre de la farce majeure et non du cas de force majeure comme tentent de le faire croire les explications alambiquées des autorités vichystes. Les Français ont tout fait pour retarder la livraison? Soyons sérieux! Toutes les mesures de sécurité s'imposaient (et étaient imposées par les Allemands) pour que le transfert s'échelonne dans le temps pour répartir les risques - sait-on jamais avec les rebelles gaullistes qui rôdaient dans la région - et pour que l'acheminement se fasse par les voies les plus compliquées et les plus sûres. La voie par mer étant dangereuse - sait-on jamais avec la perfide Albion - c'est par Bamako, par Colomb-Béchar, par Gao, par Alger.... par chemins de fer, par camions, par avions, etc..., avec de multiples ruptures de charges, que l'or belge voyagea jusqu'à Marseille. Petit détail ! La première livraison était prévue le 21 décembre 1940. Et pourtant, un mois avant la première échéance, 93 caisses soit environ 2 tonnes et demie, spécialement acheminée à Marseille par l'aviation militaire étaient remises aux Allemands. Vichy désirait faire preuve de sa bonne volonté...à...à... "coopérer"... avec l'argent du voisin.
Bien cordialement,
Francis. |