L'armée de Vichy par Robert O. Paxton - Ce qu'il reste de Vichy - forum "Livres de guerre"
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Ce qu'il reste de Vichy / Jérôme Cotillon

En réponse à
-1L'armée de Vichy et la résistance de René CLAUDE

L'armée de Vichy par Robert O. Paxton de René CLAUDE le vendredi 04 juin 2004 à 00h17

Bonsoir - bonjour,

Le chercheur américain Robert O. Paxton, si l'on met de côté l'inévitable phénomène de mode qui accompagne la publication de ses ouvrages individuels ou collectifs - je pense au très bel album qu'il a co-signé avec P. Burrin et JP Azéma, 6 juin 44 (Perrin et Mémorial de Caen) et à son essai sur le fascisme - apparaît comme l'un des meilleurs connaisseurs de l'Etat de Vichy/dictature de Pétain.

A propos de l'armée d'armistice, dans son essai réédité L'armée de Vichy - le corps des officiers français, 1940 - 1944 (Tallandier), il écrit :
Que la France continuât de disposer d'une armée organisée pendant la période de l'armistice faisait donc partie intégrante de la politique de Hitler vis-à-vis de la France, conçue en vue de favoriser les intérêts de l'Allemagne durant les semaines précédant la conférence de paix finale. Une armée d'armistice aiderait les Allemands à maintenir l'ordre pendant l'assaut final sur la Grande-Bretagne, tandis qu'une France parée des attributs de la souveraineté épargnerait à l'Allemagne le fardeau qu'aurait entraîné une occupation totale et empêcherait l'exploitation par les Britanniques des derniers atouts de la puissance française dans le monde : la flotte et l'empire.
L'armée d'armistice faisait partie intégrante du diktat allemand.


Je crois que si l'on n'a pas constamment à l'esprit cette donne politique fondamentale, on risque de se perdre dans des arguties à l'infini sur le rôle et la responsabilité politiques du corps des officiers de cette armée d'armistice "offerte" en leurre par Hitler au nouvel Etat vichyste qui la présenta et à la population traumatisée par la défaite comme la garante de sa souveraineté.
Qui possède une armée peut encore croire à un reste d'indépendance nationale... Le leurre a terriblement bien fonctionné puisqu'il a littéralement paralysé la grande majorité des officiers français durant trois ans.

Plus loin, l'historien ajoute :
Pour de nombreux officiers français, cependant, l'armée de 100'000 hommes apparaissait bien comme la précieuse "concession" annoncée par Huntziger lors de son entretien téléphonique avec Weygand, dans la nuit du 21 juin.
On est en droit d'être frappé par ce qu'il faut bien nommer l'inculture politique des officiers supérieurs de la défunte IIIe République qui - à quelques rares et spectaculaires exceptions - n'ont pas saisi la manœuvre, la machination du chef du IIIe Reich visant à illusionner la France vaincue en lui accordant une armée diminuée dont la fonction serait d'assurer l'ordre dans l'intérêt nazi, jouant pour ce faire sur des craintes collectives.

Et l'on aborde ainsi le deuxième grand paramètre étudié par Paxton :
Le besoin qu'avait Hitler d'une armée française de transition coïncidait tout à fait avec les deux préoccupations hantant les esprits de plus d'un officier français. Au-delà de leurs inquiétudes, à court terme et terre-à-terre, à propos de leur affectation et leur promotion, la perspective d'une dissolution de l'armée française, ne serait-ce que pendant une brève période d'armistice, donnait aux officiers français le pressentiment qu'une révolution sociale s'ensuivrait inéluctablement, comme un mauvais rêve éveille le bourgeois en pleine nuit. Pour Henri Massis, l'officier de presse du général Huntziger, les premières annonces de l'armistice évoquaient les souvenirs de 1871 et la crainte qu'une nouvelle "Commune" en soit la conséquence.
(Note perso : Massis fut l'un des idéologues et des chefs les plus écoutés de l'Action française qui milita activement pour faire basculer le corps des officiers vers l'antirépublicanisme le plus forcené dans les années 30. Pour lui et ses militants Pétain en 1940 fut réellement la "divine suprise" espérée par Maurras.)
Le général Huntziger lui-même, au moment de prendre le commandement de l'Armée de l'armistice le 6 septembre expliqua au général Otto von Stülpnagel, chef de la Commission allemande d'armistice, que "son gouvernement craignait que des désordres sociaux se produisent pendant l'hiver suivant et nécessitent une intervention militaire".
Et Paxton de préciser encore que la crainte d'un soviet parisien avait contribué à persuader le général Weygand de la nécessité d'un armistice. (...)C'était un ordre de priorités sur lequel Allemands et autorités de Vichy pouvaient s'entendre.

L'expression "Mieux vaut Hitler que le communisme" n'est pas le raccourci facile ou le trait réducteur que l'on a parfois prétendu; elle traduit bien la réalité idéologique et "psychologique" d'officiers qui avaient subi le matraquage des partis d'extrême droite, l'Action française en tête, durant des années. La défaite terrible accéléra brutalement son expression et facilita grandement l'adhésion au nouveau régime.

Bien cordialement,

René Claude

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