Bonsoir,
Voici un choix judicieux : pendant longtemps, le lecteur eut peut-être l'impression que l'histoire s'était peu intéressée aux choix du patronnat français durant l'Occupation.
Si le comportement des militaires, des politiques et des écrivains entre 40 et 44 a été et est toujours étudié dans de nombreux ouvrages et articles, la cohabitation-collaboration économique des acteurs économiques français avec la puissance hitlérienne et avec l'Etat de Pétain restait peu connue.
Bien sûr, on dénonça et on condamna les "magouilleurs", les profiteurs, les traficants et les opportunistes mais les patrons français semblaient échapper à l'analyse de leur comportement et de leurs choix.
Est-ce parce que la collaboration économique est moins "spectaculaire" ou parce qu'il fallut dès la Libération des patrons, même compromis, capables de participer à la reconstruction du pays ravagé que l'on eut l'impression qu'ils avaient été relativement épargnés justement au nom de la reconstruction nationale ? (Quelle était la position de de Gaulle à propos de l'épuration des patrons ?)
En 1986, Herbert LOTTMAN consacrait des pages à certains dossiers de la collaboration économique dans son étude intitulée L'épuration, 1943-1953 (rééd. Livre de poche / Références) Un chapitre est consacré à l'épuration des particuliers. (l'affaire Renault, par exemple) Mais sur un ouvrage de plus de 500 pages, une vingtaine de pages sont réservées aux procès de certains décideurs économiques sous l'Occupation.
Depuis une dizaine d'années, les patrons pendant les années noires sont les sujets de recherches.
Une question :
Peut-on aujourd'hui encore affirmer que les patrons dans leur ensemble ont échappé à la justice de l'épuration ou est-ce un mythe mis à mal par les recherches récentes ?
D'avance , merci et cordialement,
RC |