Henri Frenay, pressenti pour Alger le 8 novembre 1942... ? - François Darlan - forum "Livres de guerre"
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François Darlan / Henri Michel

 

Henri Frenay, pressenti pour Alger le 8 novembre 1942... ? de René CLAUDE le mardi 30 mars 2004 à 09h56

Bonjour,

A. de Chantérac, après avoir déroulé la journée du 8 novembre du chef de la France libre à Londres et décrit la fureur de de Gaulle, fureur apaisée par un déjeuner avec Churchill et Eden, écrit :
"A 18 heures, il reçut Frenay, chef du mouvement de résistance Combat en métropole, qui se trouvait à Londres et qui se proposait d'aller à Alger "pour jeter un pont entre Giraud et la France combattante." En fait, c'est sir Charles Hambro, qui dirigeait le SOE, qui y pensa le premier. De Gaulle réfléchit et dit à Frenay : "Vous partirez, accompagné de Billote et de Palewski." Au dernier moment, il renoncera à Frenay pour des raisons qu'explique clairement Henri-Christian Giraud.
Par contre, dès le 10 novembre, il demande officiellement son appui au Premier ministre pour envoyer une mission en Afrique du Nord conduite par René Pleven, son compagnon depuis 1940 et qui lui est fanatiquement dévoué.
Mais, dès le 14 novembre, le Comité national français renonça à l'envoi d'une mission à Alger quand il apprit la prise du pouvoir par Darlan.(...) Si de Gaulle considérait la nomination de Giraud comme une erreur, il ne pouvait trouver de mots assez forts pour exprimer son total écœurement de voir Eisenhower entrer en rapport avec Darlan."

L'idée d'envoyer Henri Frenay à Alger, avant l'ultime retournement de Darlan et son accord avec Clarck, était habile : Frenay, qui était en train de rompre ses derniers liens idéologiques (et affectifs) avec Pétain, avait conservé d'excellents contacts dans l'armée française. Il n'était alors pas (encore) trop "marqué" par le gaullisme; son choix comme représentant officieux auprès de Giraud était judicieux.
Mais une fois l'expédient Darlan en place, la mission perdait son sens. (Le choix initial de Frenay infirme le discours de ceux qui tentent d'opposer systématiquement Frenay à de Gaulle.)

On voit que très vite la France combattante chercha à prendre pied à Alger. C'est par les frères d'Astier que ce sera chose faite.

Bien cordialement.

RC

PS : Je vais voir si Robert Belot aborde cette mission avortée dans sa biographie extrêmement précise du patron de Combat.

*** / ***

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