Un fait est certain :
Pendant cinq longues journées, entre le 8 et le 12, novembre des officiers français de l'armée d'Afrique, à Alger, mais surtout à Casablanca et à Oran, ont suivi les ordres et ordonné à leur tout à leurs troupes de tirer sur l'armée de leur ancien allié, les Etats-Unis.
Il aura fallu toute la détermination du général Clark (et des menaces précises) pour obtenir de l'amiral Darlan - qui cherchait une nouvelle fois à se couvrir - en deux temps et après un nouveau revirement à la suite d'un échange avec Vichy, un cessez-le-feu véritable.
Maintenant, avec ce que l'on sait aujourd'hui de l'enthousiasme avec lequel les gradés importants et les hauts fonctionnaires suivirent la politique de Pétain en AFN, je ne suis pas du tout certain que Darlan et Cie auraient combattu avec autant d'agressivité un débarquement des forces de l'Axe; tout dans l'attitude des pétainistes d'AFN démontre qu'ils avaient une conception pour le moins "orientée" du neutralisme ... La collaboration voulue, défendue et appliquée par Darlan avait déjà fait des dégâts considérables dans la conscience de nombreux Européens d'AFN qui ne trouvaient rien à redire à l'Etat français d'inspiration maurrassienne dans sa version africaine.
Bien cordialement,
RC |