Bonsoir,
Dans "Depuis le temps..." (L'Age d'Homme, 1995), Pol Vandromme écrit :
"Churchill disait que la démocratie était le plus mauvais des régimes, à l'exclusion de tous les autres. Il n'existe pas de bonnes dictatures, quelle que soit l'idéologie professée. Les unes, au nom d'un ordre formaliste, les autres d'une justice abstraite de classes, violentent sinon toutes les libertés, du moins quelques unes, parmi les plus essentielles.
Une dictature témoigne de l'impuissance d'une société politique à s'organiser selon les règles de la tolérance et d'une société populaire à fédérer les diversités inévitables. Qu'on l'habille de rouge ou de kaki, c'est toujours une offense à la citoyenneté."
Ces lignes disent bien qu'il n'y a jamais eu de complaisance chez Pol Vandromme pour les dictatures qui ont abîmé l'Europe dans les années 30 et 40. S'il avoue une admiration pour le style et les thèmes de certains écrivains proscrits à la Libération, il en dénonce sans ambiguïté les navrantes dérives idéologiques.
Son excellent "Journal de lecture" (Lettera-L'Age d'Homme) est l'affirmation joyeuse de son désir de voir les lettres démobilisées. D'Alain-Fournier à Zola en passant par Nimier, Le Clézio, Albert Cohen ou Claude Roy, le lecteur gourmand et donc exigeant qu'est Vandromme nous raconte "ses" écrivains, sans flatterie et en libre esprit.
Bien cordialement,
RC |