Lorsque littérature et histoire font bon ménage - L'Europe en chemise - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

L'Europe en chemise / Pol Vandromme

 

Lorsque littérature et histoire font bon ménage de Francis Deleu le mercredi 03 mars 2004 à 18h48

Bonsoir,

Saluons le retour de vacances de René par un extrait du livre de Pol Vandromme qui, en quelques traits féroces, brosse le portrait de Léon Degrelle campé dans le paysage de Rex.

*** La droite belge du temps n'appartenait pas aux négateurs des formes, aux ennemis des lois, mais aux réformateurs du droit constitutionnel qui écrivaient sur l'Etat comme on s'endort, avant d'être remuée, conquise, possédée comme une garce par un gi­golo qui battait les estrades. Degrelle inventait le rexisme et le portait à bout de voix.
Rex, c'est, avant lettre, une espèce de poujadisme, une réac­tion sommaire et bruyante contre la décadence du régime parle­mentaire, contre les scandales financiers qu'il semblait tolérer et aussi, obscurément, contre les premières manifestations d'une so­ciété industrielle en train de s'établir. C'est le type même de la révolte d'une droite petite bourgeoise, et de la révolte d'épo­que: l'explication des malheurs du temps par les abus de puissan­ces occultes, les manoeuvres de franc-maçonneries, les pilleries des gangs politico-financiers; l'éloge des vertus familiales, de la morale des notables, de l'épargne, de l'artisanat, de l'énergie po­pulaire, de la salubrité publique, de la femme au foyer, de la nostalgie,- excitée confusément par la réussite des expériences étrangères,- de la république musclée. Le tout, exploité par un démagogue tonitruant, inventif et courageux,- lyrique des myoso­tis, des cathédrales, des plaines flamandes quand il cessait d'être un fanfaron qui engueule son monde,- popularisé par un poète épique de la caricature, l'allègre et féroce Jam. Le goût du chahut et du canular, qui conjuguait la tradition estudiantine et celle des camelots du Roi, coexistait bizarrement avec une ferveur re­ligieuse à grand spectacle.
Degrelle coalisait contre le régime les puissances de l'indi­gnation populaire. La politique, pour lui, c'était un certain accent coléreux du dégoût (et aussi du lyrisme scout) . Cela lui permet­tait de mobiliser à son profit, et autour d'idées vagues mais frap­pantes, en même temps que des générosités de girl-guides, les ressentiments de toutes sortes de clientèles.
Plusieurs publics,- et c'est la cause essentielle de son suc­cès,- subirent la tentation du rexisme, et même y succombèrent. Degrelle, sans doute inconsciemment, en se fiant davantage à son instinct qu'à l'organisation d'une stratégie en règle, utilisa, pour les séduire, diverses méthodes et thèmes de propagande (de la campagne de discrédit à la poésie communautaire).
Il est facile d'en épingler quelques-uns. La jeunesse irres­pectueuse et résolue, ce côté coq de préau qui enchanta Brasil­lach. Le moralisme matamoresque qui rencontrait l'exigence ro­turière, dans un pays où les seuls scandales touchent à l'argent et aux moeurs,- jamais à l'incompétence et à la médiocrité. La mi­se en scène de patronage qui faisait des rassemblements rexistes des cérémonies moitié foraines, moitié pseudo-religieuses. L'ima­ge du chef dur et pur, et tout le nietzschéisme primaire, mais d'apparence bonhomme, qui l'escortait. L'intrépidité d'un hom­me seul qui se bat sur tous les fronts, qui risque tout, qui provo­que et qui traque les nantis sans crainte de leurs représailles,- un mélange de Tintin et de Saint-Ex. Ainsi de suite. ***

Bien cordialement,
Francis.

*** / ***

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