le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
|
Dans ce texte :Une adolescence perdue dans la nuit des campsHenri KichkaUn livre poignant et émouvant.
En voici la 4° de couverture:
Le 10 mai 1940 toute mon existence a basculé.
1150 jours en enfer dans onze camps de la mort, ainsi que la disparition tragique de tous les miens m'ont marqué à jamais.
Soixante ans plus tard, sur les conseils de ma fille cadette Irène, je me suis enfin décidé à coucher sur le papier mon douloureux périple.
Servi par une mémoire sans faille, mon but n'est pas d'apitoyer les lecteurs, mais surtout - dans un monde en totale dérive - de les mettre en garde contre ce mal récurrent, la haine et l'esprit du mal.
Henri Kichka
Et en voici le préface de la plume de Serge Klarsfeld
Quel livre exemplaire, quel destin exemplaire, quel homme exemplaire. Je n'ai pas sauté une seule ligne de cet extraordinaire témoignage d'un ancien déporté sur l'enfant de 16 ans qui en septembre 1942 fut projeté dans l'univers concentrationnaire.
Henri Kichka n'est pas parti seul de la caserne Dossin à Malines en Belgique à destination d'Auschwitz. Ses parents et ses deux sœurs Bertha, 13 ans, et Nicha, 9 ans, ont également été déportés. Lui seul est revenu. Henri Kichka a été pendant longtemps le porte-drapeau de l'Union des anciens déportés juifs de Belgique; son livre sera désormais leur porte-drapeau :j'ai lu des dizaines de témoignages sur la déportation, c'est à coup sur celui qui nous a fait le mieux et le plus précisément connaître ce que fut cet enfer. Henri Kichka nous prend par la main dès le début de son récit et nous ne le lâchons plus jusqu'au mot fin, qui n'est pas la fin puisqu' Henri Kichka est toujours un militant actif de la mémoire, partageant son temps entre les établissements scolaires et la participation aux voyages de groupes à Auschwitz.
Je suis certain que lorsque nos générations auront disparu, la connaissance de ce que fut la Shoah s'acquerra plutôt à l'aide du texte d'Henri Kichka et de quelques autres doués des mêmes qualités: Authenticité et simplicité, qu’à l’aide d’auteurs qui sont aujourd’hui considérés comme ayant plus de valeur.
Aucun souci littéraire chez Henri Kichka mais quelle profondeur de sincérité pour narrer la tragique épopée et celle de sa famille: l'exode de Belgique, l'internement dans les camps d'Agde et de Rivesaltes par une France ayant trahi les Juifs; le retour à Bruxelles; l'arrestation, la déportation; la séparation de la famille: le père et le fils dans les camps de Haute-Silésie; la mère et les deux filles assassinées à Auschwitz. Le talentueux adolescent, assoiffé de lectures et d'études, polyglotte et dessinateur plongé avec son père dans la bestialité des camps nazis où règnent la barbarie, la cruauté, le sadisme, la faim qui torture, le froid insupportable, le travail épui-sant, les coups incessants, la promiscuité, les atteintes permanentes à la dignité, la misère physiologique. Inoubliable est l'amour que se vouent Henri et son père à travers tous les camps annexes d'Auschwitz qu'ils traversent pendant trois ans côte à côte et où ils subissent de terrifiantes péri-péties: Sakrau, Klein, Margesdorf, Tarnowitz, Sint-Annaberg, Shoppinitz, Blechammer puis Gross Rosen et Buchenwald où, après l'épouvantable marche de la mort, le père qu'Henri a protégé jusqu'à l'épuisement de ses forces le quitte pour toujours. Désormais Henri est seul pour affronter les ultimes épreuves de la guerre et celles de l'immédiat après-guerre, quand aucun organisme juif ne s'intéresse à lui, quand intégré dans un sanatorium puis dans un orphelinat, il ne reçoit aucune visite, aucun colis, pas un franc. Henri les affronte avec le courage et la combativité dont il a toujours fait preuve dans les circonstances les plus inhumaines et le bonheur revient dans sa vie avec un grand amour et une heureuse famille.
Cet ouvrage devrait être diffusé dans tous les établissements scolaires:
Henri Kichka, je peux en témoigner personnellement, touche tous les jeunes quand il évoque son voyage au bout de l'enfer; son livre sera tout aussi efficace pour leur faire comprendre les crimes des nazis et les souf-frances des Juifs.
Dans le domaine de la Shoah, un très grand livre à ne pas manquer.
Bonne lecture
Prosper Vandenbroucke |