le Glossaire de Francis a trouvé : Abetz (Otto) - Allemagne nazie |
- | (1903-1958) Francophile, Abetz participa au début des années trente à diverses rencontres franco-allemandes. En janvier 1935, il fut chargé au sein de la Ribbentrop Dienstelle de la propagande en direction de la France: il lança le Comité France-Allemagne et mit en place un réseau de relations dans la presse française. Lors de la déclaration de guerre en 1939, il sera expulsé de France pour y revenir en août 1940 comme représentant de Ribbentrop à Paris, avec le rang d'ambassadeur.
En 1949, il sera condamné par le tribunal militaire de Paris à 20 ans de détention et remis en liberté en 1954.
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Brinon (Fernand de) - France |
- | (1885-1947) Fernand de Brinon était désigné, le 3 novembre 1940, comme chargé de mission à Paris avec rang d'ambassadeur et recevait, le 18 décembre, le titre de délégué général du gouvernement français pour les territoires occupés. Avant guerre, il avait été rédacteur aux "Débats" jusqu'en 1930, puis directeur du quotidien financier "L'Information" jusqu'à sa démission en novembre 1938. Premier journaliste français à interviewer le chancelier Hitler ("Le Matin" du 22 novembre 1933), il a été membre du comité directeur de France-Allemagne fondé en 1935 par Otto Abetz. Membre du comité d'honneur du groupe Collaboration, il fait aussi partie du comité de fondation de la LVF, dont il deviendra le président en 1943. En septembre 1944, à Sigmaringen, Brinon sera président de la Commission gouvernementale formée avec Luchaire, Darnand, Déat et Bridoux. Il sera condamné à mort et exécuté en avril 1947.
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Mémento des principaux mouvements politiques collaborationnistes
sous Vichy.
- PPF : Parti Populaire
Français (Jacques Doriot) - organe de presse: "Le Cri du Peuple de
Paris"
- MSR : Mouvement Social Révolutionnaire (Eugène
Deloncle)
- CSAR : Comité Secret d'Action
Révolutionnaire - appelé par dérision "La Cagoule". - organe de presse:
"La Vie nationale".
- RNP : Rassemblement National
Populaire (Marcel Déat) - organe de presse: "L'Oeuvre".
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La Parti franciste (Marcel Bucard) - organe de presse:
"Le Francisme".
- PFNC : Parti Français National
Collectiviste (Pierre Clementi) - organe de presse: "Le Pays
Libre".
- La Ligue française (Pierre Constantini) -
organe de presse: "L'Appel".
- Le Front franc
(Jean Boissel) - organe de presse: "Le Réveil du Peuple".
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Le Feu (Maurice Delaunnay) - organe de presse: "La
Tempête".
- Le Groupe Collaboration (Alphonse de
Châteaubriant) - organe de presse: "La Gerbe".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte :MémoiresFernand de BrinonFernand de Brinon, le plus collaborationniste des collaborationnistes, se distingue déjà bien avant la guerre comme un fervent partisan du rapprochement entre le Reich et la France pour contrer la menace soviétique. A la tête du Comité franco-allemand, il séjourne régulièrement en Allemagne où il noue des relations d'amitié avec Abetz, Ribbentrop, Goering... Il s'entretient également avec Hitler auquel il voue une grande admiration.
En 1940, Pétain fait appel à lui et le nomme "Délégué général de Vichy en territoire occupé" avec titre d'ambassadeur et donc troisième personnage de l'Etat après Pétain et son président du Conseil. A ce poste, Fernand de Brinon est l'intermédiaire obligé entre les autorités du Reich et Vichy. A ce titre, les "Mémoires" dévoilent maints aspects peu ragoûtants de la politique de Vichy.
Fernand de Brinon avait l'habitude, après chaque évènement important, de dicter ses impressions à Simone Mittre, sa fidèle secrétaire et maîtresse.
*** Les pages qui suivent, et qui ne représentent qu'une partie des manuscrits, ne sont pas à proprement parler des "Mémoires". A ce travail, Fernand de Brinon comptait se consacrer totalement la paix venue. Ce sont des notes, écrites sans aucun souci littéraire, mais en toute objectivité. Elles furent rédigées par lui afin de servir de base à son travail futur. Ce sont aussi des Souvenirs qu'il me dictait à ses retours de Vichy, après chaque événement important. Ces notes et ces souvenirs furent ensuite complétés par lui à l'hôpital pénitentier de Nanterre quelques mois avant son jugement. Il m'en remettait alors, par petits paquets, les feuillets terminés, au "parloir" du vendredi où j'allais le voir régulièrement. Deux fois opéré durant sa détention, ce n'est, en effet, qu'en retrouvant un peu de ses forces qu'il s'était décidé à continuer ce travail, poussé par le besoin "d'expliquer et d'informer" qui fut le but de sa carrière de journaliste. Les dernières pages furent naturellement écrites à Fresnes. ***
(Simone Mittre en prologue à l'ouvrage).
Contrairement aux "écrits" d'autres notables de Vichy qui rédigèrent leurs "Mémoires" édulcorés après la Libération, les notes de Fernand de Brinon décrivent à quel point le régime était dévoyé : un régime constamment à la recherche d'une collaboration avec les Allemands, un régime prêt à toutes les concessions pour tenter d'arracher une place honorable pour la France dans une nouvelle Europe nazifiée. L'ouvrage est aussi la description des incessants conflits entre les prétendants à la cour du Maréchal, la valse des ministres, les intrigues en coulisses, ... L'ouvrage est également le portrait d'un Pétain souvent dépassé par les évènements, sous l'influence de son entourage: ministres, conseillers, son médecin... et même Madame la Maréchale... qui détestait Laval. Mais aussi ! Quelques hommes "blanchis" après 1942 n'en sortent pas grandis.
Petite remarque: avant d'entamer la lecture du livre et pour situer les "souvenirs" dans leur contexte historique, il est utile de se munir d'une chronologie des évènements car les notes sont rarement datées.
Francis Deleu. |