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La politique d'immigration des Etats-Unis de Francis Deleu le samedi 03 janvier 2015 à 21h10

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Parmi les nombreuses entrées proposées par le Dictionnaire de la Shoah, l'une est consacrée à la politique d'immigration des Etats-Unis. L'article est relativement court et sa reproduction ne devrait pas déroger aux règles du copyright.
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Quelle a été l'attitude des Etats-Unis face aux réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale ? Le sauvetage des Juifs et autres victimes du nazisme n'a pas été une priorité du gouvernement américain. Pour plusieurs raisons, que ce soit à cause de préjugés tenaces à l'égard des Juifs (l'antisémitisme américain des années 1930 est vivace qui surnomme Jew Deal le New Deal rooseveltien) ou des étrangers, de l'isolationnisme ou encore de la dépression économique, la politique américaine, sous la houlette du secrétaire d'État Cordell Hull, a rendu difficile pour les réfugiés l'obtention de visas d'entrée pour les Etats-Unis. Le Département d'État a retardé la publication de rapports sur le génocide des Juifs. En août 1942, notamment, le télégramme confirmant l'extermination des Juifs d'Europe envoyé par Gerhart Riegner, le représentant à Genève du Congrès juif mondial, n'est pas largement diffusé. A la demande du Département d'État, le rabbin américain Stephen Wise en limite également la diffusion.

Les reportages sur les atrocités nazies ont figuré dans les pages intérieures des journaux ou n'ont pas été publiés dans leur intégralité. Le Congrès américain a rejeté deux fois une proposition de loi conduisant à l'admission de 10 000 enfants non accompagnés cherchant refuge aux Etats-Unis.

La conférence des Bermudes (19 avril 1943), où se sont rencontrés représentants américains et britanniques pour trouver une solution au des réfugiés du nazisme, s'est soldée par un échec. Convaincu que la priorité n'était pas de sauver les Juifs mais de gagner la guerre, Roosevelt a créé le War Refugee Board, qui a permis à un millier de réfugiés des zones libérées d'être accueillis à Fort Ontario (Oswego).

La communauté juive la plus puissante de la diaspora a bien essayé de sauver des Juifs, mais outre les dissensions qui la minaient, l'antisémitisme des années 1930 a limité son efficacité. Elle craint l'accusation de transformer la guerre contre le nazisme en une guerre "pour les Juifs".

Au printemps de 1944, malgré les demandes réitérées des dirigeants juifs, les Alliés refusent de bombarder les chambres à gaz et les lignes de chemin de fer conduisant aux camps, fidèles à leur politique de non-intervention concernant le sauvetage des réfugiés. Après 1945 encore, appliquant la loi des quotas de 1924, l'Amérique continue à ne laisser entrer les survivants qu'à dose homéopathique.

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