le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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PCF - Parti Communiste Français |
Dans ce texte : La vérité du pacte de françois delpla le dimanche 22 juin 2008 à 14h30
***la vérité minimale des archives admise et reconnue - force est bien d'admettre qu'il n'existe pas de Vérité du Pacte, seulement des interprétations.***
Pas plus aujourd'hui qu'en 1990, la "vérité minimale des archives" (quelle expression bizarre, pour un philosophe par ailleurs rigoureux !) ne me semble admise ni reconnue.
Il me semble que le dernier livre qui a fait date est celui de Carley. Il manque une "vérité des archives" (édition française p. 228) lorsqu'il ne voit pas l'abîme entre la position de Daladier et celle de Bonnet, fin juillet 39, lorsque Doumenc, chef de la future délégation à Moscou, leur fait visite. Bonnet, qui n'a pas le pouvoir, l'adjure de "rapporter un papier signé, même au prix de promesses", tandis que Daladier, qui l'a, ne demande que de "tirer au clair" la position soviétique. Donc le premier est un vrai pacifiste, qui veut dissuader Hitler, tandis que le second accepte le risque de la guerre pour peu que l'Allemagne et l'URSS soient dans le même camp -auquel cas il pense sans doute que l'indignation mondiale sera sa meilleure alliée, sur le front intérieur (répression contre le PCF) comme extérieur (d'où l'invention pas ses services secrets du discours stalinien du 19 octobre, cf. débat connexe).
Le calcul anglais est plutôt inverse : lancer l'Allemagne contre l'URSS, sans lui faciliter trop les choses (position, surtout, de Halifax et de Butler, Chamberlain voulant surtout contraindre Hitler de rester à la niche mais n'ayant guère d'idées sur les moyens à mettre en oeuvre).
Le jeu de Staline est secret sur le moment mais limpide après coup : à choisir, plutôt mille fois l'Occident. Mais s'il ne sort pas à temps de ses atermoiements, on signe avec l'Allemagne sans états d'âme, à condition que la peu fiable parole hitlérienne soit assortie de concessions territoriales bien concrètes et immédiates ou quasi.
Reste Hitler, dont on ne parle presque jamais, et pourtant ! C'est lui qui maîtrise le timing, par la progression de ses menaces contre la Pologne. Il connaît son Daladier, son Chamberlain : les négociations de Moscou n'ont rien pour l'angoisser vraiment -cependant le départ de Doumenc pour Londres lui fait comprendre que l'heure est venue,et aussitôt il précise à Staline ses offres. C'est lui qui invente le coup fumant d'un traité de commerce deux jours avant le pacte politique : manière de mettre à Staline le doigt dans l'engrenage, de commencer à l'engager à ses propres yeux comme à ceux du monde... et de jauger les réactions de celui-ci.
Un jeu subtil, à suivre heure par heure. C'est le fait qu'il ne soit ni perçu ni compris à Londres, Paris et Moscou qui est le grand absent des analyses et c'est dans ce vide que s'engouffrent les "interprétations" auxquelles Brossat accorde un droit de cité indû : affinités profondes entre les deux dictatures, invicible anticommunisme de l'Occident etc. *** / *** |