le Glossaire de Francis a trouvé : Canaris (Amiral) - Allemagne nazie |
- | (1887-1945) Brillant officier de marine pendant la Première guerre mondiale, l'amiral Wilhem Canaris est nommé chef de l'Abwehr, en 1935, en même temps que contre-amiral. Canaris adopte dès 1940 une attitude hostile à l'égard d'Hitler et du nazisme. Fut-il un véritable espion ou un allié secret? Sans pouvoir le préciser avec certitude, on peut toutefois affirmer qu'il joua un rôle politique important pendant la guerre, grâce à ses multiples contacts secrets avec l'étranger. Après l'attentat manqué contre Hitler en juillet 44, il sera arrêté comme comploteur et pendu en avril 1945, peu avant la fin de la guerre.
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- | Charmante localité du Loir et Cher, proche de la vallée de la Loire et de ses châteaux et, en 1940, à la lisière de la ligne de démarcation entre la zone Nord occupée et la zone Sud dite libre.
Le 24 octobre 1940, Pétain y rencontra Aldof Hitler pour une vigoureuse poignée de main et une conversation à bâtons rompus. Quelques jours plus tard, le 30 octobre, Pétain proclama sur les ondes de la radio : "J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration".
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- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Ce qui me fait douter, c'est tout simplement le fait... de Nicolas Bernard le dimanche 19 décembre 2004 à 19h28... que Franco voulait rejoindre l'Axe. Oh, certes, ce redoutable manoeuvrier jouait sur les deux tableaux, mais en 1940, il n'en était pas moins tenté de prendre le train en marche. Contrairement à la légende, c'est le Caudillo qui était demandeur à Hendaye, et il se serait lancé dans le conflit si Hitler n'avait pas tempéré ses ardeurs (voir François Delpla, Montoire, Albin-Michel, 1996, p. 198-210 et 251-260 - voir l'article : ). Ce dernier avait même refroidi son homologue espagnol en insistant lourdement - début octobre 1940 - sur la nécessité de laisser l'armée allemande occuper les Canaries... Un site que le Führer savait pourtant peu défendable.
L'intention de Hitler n'était pas d'obtenir l'entrée en guerre de Franco. Elle aurait certes accablé l'Angleterre, mais par trop inquiété les Etats-Unis et risquait d'assurer l'élection d'un hitlérophobe à la Maison-Blanche en cet automne 1940. Le Führer ne cherchait qu'à faire peur aux Anglo-Saxons, leur montrer que sur son ordre, ses satrapes espagnol, français et italien pouvaient mettre la Méditerranée à feu et à sang : en revanche, si Londres se montrait enfin raisonnable, l'on pourrait aboutir à un traité de paix qui laisserait à l'Allemagne les mains libres à l'Est - la véritable obsession du despote nazi.
Pour revenir à Canaris, il devient évident qu'il n'a pas joué le rôle que lui accorde Brissaud - mais pas Höhne : l'historien français estime que le "petit amiral" a dissuadé Franco d'entrer en guerre, alors que cette thèse n'est absolument pas prouvée et contredit même la réalité. Höhne lui-même montre que Canaris était bien plus favorable à la prise de Gibraltar que ne le soutient Brissaud.
Constatant le manque d'enthousiasme de Hitler à Hendaye, Franco décide pour sa part de ne pas insister et se réfugie définitivement dans la neutralité - du fait des pressions intérieures et de la résistance britannique. Le Führer envoie certes Canaris rencontrer le dictateur espagnol le 7 décembre 1940, pour le convaincre d'entrer en guerre - mais il sait très bien, à cette date, que Franco a jeté l'éponge, et lorsque l'amiral lui rendra compte de son prévisible échec, le Führer ne lui en tiendra aucune rigueur et laissera pratiquement tomber l'opération Félix - pour la ressortir du panier en janvier 1941, là encore pour mettre la pression aux Britanniques. Là encore, Brissaud "invente" une conversation entre Canaris et Franco (il les fait même se tutoyer !) pour indiquer que les deux compères étaient de mêche dans le refus espagnol de s'impliquer... Du vent. *** / *** |