Cette étude impressionnante de près de 1000 pages, fruit de trente années de recherches, est entièrement consacrée à l'histoire de l'Organisation Armée Secrète fondée en 1961 en Espagne par deux chefs ultras de l'Algérie française exilés chez Franco (qui les faisait surveiller de très près pour ne pas mettre en péril ses relations avec la France) : Pierre Lagaillarde (le baroudeur) et Jean-Jacques Susini (l'idéologue).
Des nostalgiques de Vichy, des fascistes affirmés, des croisés de l'Occident contre le communisme, mais aussi des gaullistes déçus, d'anciens résistants, d'ex-communistes (jusque dans les années 50, Alger votait très à gauche) et des soldats "perdus", formèrent une nébuleuse dont les éléments n'étaient reliés que par le maintien de l'Algérie dans la France et, pour certains, par le désir forcené d'éliminer la République gaullienne.
Publié par un éditeur non "militant", Georges Fleury écrit avec honnêteté en 4e de couvertue :
Moi aussi, j'ai été "Algérie française". J'ai aimé l'Algérie à en mourir, mais ce livre n'est pas un pélerinage. Ni un témoignage. Car si j'étais du fer dont s'est forgée l'OAS, je n'ai jamais participé au combat des Pieds-noirs désespérés. Raconter l'OAS, c'est revenir une fois encore en Algérie, comme HISTORIEN cette fois. Avec distance. Sans langue de bois. Sans PARTI PRIS. (C'est moi qui souligne.)
Une somme remarquable.
RC